Les deux candidats qualifiés pour le second tour des élections présidentielles nigériennes, Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane, sont à Zinder dans le sud du pays. Première capitale du Niger jusqu’en 1926, la ville peuplée de plus de 4 millions d’habitants engorge plus d’un million d’électeurs et constitue un enjeu électoral important. Tout comme les villes de Maradi au centre, et de Tahoua dans le sud-ouest du pays.
C’est sous un violent harmattan que nous débarquons dans cette localité, pleine de rocher, située à 900 km de Niamey, et qui garde néanmoins des similitudes avec l’actuelle capitale politique. Les artères de la ville auréolées par les affiches des deux candidats montrent un peu l’engouement qui y prévaut. Zinder, c’est la ville natale de Mouhamed Bazoum, candidat du parti au pouvoir Pnds Tarayya, et dauphin de Mahamadou Issoufou.
« Il a choisi de sillonner les autres régions du pays à partir de sa ville natale », nous explique Oumar Moussa, directeur de communication du Pnds Tarayya. Une foule immense occupe les devantures de sa bâtisse située en plein milieu de la ville. Pris entre plusieurs audiences, le candidat nous donne rendez-vous un peu plus tard.
A moins de 2 km de Bazoum se trouve le siège du Rdr Tchandji, représenté par Mahamane Ousmane, candidat de l’opposition, également natif de la région. Il a fait du siège de Zinder, son QG de campagne. Présent à notre arrivée, Abdul Rahim Ballaradé, directeur de campagne régional du Rdr Tchandji de Zinder et membre du bureau politique soutient que le parti aborde la campagne du second tour avec plus de confiance. « Zinder est le fief de Mahamane Ousmane qui, depuis 30 ans, a toujours eu un regard particulier pour cette ville qui l’a vu naître et qui l’a toujours soutenu. Il pouvait bien faire la campagne à Niamey, mais il y a là-bas Hama Amadou qui fait un travail de fond », indique notre interlocuteur.
« Je suis habité par une certitude à partir d’un certain nombre de faits constatés pendant le premier tour. Les précédentes élections ses sont tenues dans une confusion généralisée, parce que nous étions absents dans plusieurs institutions dont les bureaux de vote, la Cndp, la Ceni et même les structures qui ont concouru à la mise en place du fichier électoral et même… Le vol et le bourrage des urnes ne seront plus possibles cette fois-ci », réagit le candidat du Rdr Tchandji qui avait ratissé large à Zinder devant la mouvance présidentielle.