Depuis quelques semaines, la capitale du Niger est recouverte d’un nuage de poussière persistant qui suscite pas mal d’interrogations chez les habitants de la ville.
Selon Ali Seydou, le directeur général du Développement durable et des normes environnementales au ministère de l’Environnement, de la salubrité urbaine et du développement durable, cette brume est constituée de la poussière en suspension dans l’air de manière généralisée.
Un tel phénomène a toujours existé au Niger. Mais, à en croire les explications de Katiellou Gaptia Lawan, le directeur de la Météorologie nationale du Niger, cette brume est beaucoup plus dense qu’à l’accoutumée.
Et d’après ses prévisions, elle devrait s’étendre jusqu’à la saison des pluies qui débute normalement à la fin du mois de mai.
Katiellou Gaptia Lawan met l’ampleur du problème cette année sur le compte des changements climatiques et de leurs effets.
« Quand il y a peu de précipitations, la végétation va disparaître ou s’assécher, le sol qui était consolidé et stable va devenir non consolidé et les particules pourraient être facilement détachables », explique-t-il.
Il précise au passage que comme on est au niveau du Sahel avec la désertification persistante qui pourrait être liée aux changements climatiques, il y a des zones de plus en plus vastes qui sont concernées par cette érosion.
« Les vents pourraient alors prendre ces particules et les mettre en suspension dans l’air », conclut Katiellou Gaptia Lawan.
Les spécialistes ne manquent pas d’égrainer l’impact réel ou potentiel de ce phénomène aussi bien sur la santé que sur l’environnement et le secteur des transports, etc.
Au plan environnemental, « la poussière peut augmenter les précipitations en créant des noyaux de condensation. Car, si on a beaucoup de poussière, la formation des nuages ou la condensation va se faire de manière plus conséquente », indique Katiellou Gaptia Lawan.
Le météorologue ajoute que la poussière rend l’atmosphère opaque aux rayonnements, ce qui peut agir sur le bilan énergétique. Notamment en réduisant la lumière du soleil qui arrive au sol, diminuant par ricochet la température, ou en bloquant les radiations qui partent du sol vers l’atmosphère, augmentant la température au sol.
Par ailleurs, « lorsque la poussière se dépose, cela peut polluer les eaux de ruissellement », explique Katiellou Gaptia Lawan.
Par ailleurs, les fines particules contenues dans la brume constituent, selon le personnel médical, un risque pour la santé des populations.
« La poussière contient des agents pathogènes tels que les virus, les bactéries, les champignons ainsi que des substances toxiques pouvant être à l’origine de certaines maladies comme l’asthme, la grippe qui sont les plus répandues. Elle peut compliquer certaines maladies telles que la sinusite… », soutient Christ Bonog, médecin généraliste en service à la clinique Nima à Niamey.
[NIAMEY] Depuis quelques semaines, la capitale du Niger est recouverte d’un nuage de poussière persistant qui suscite pas mal d’interrogations chez les habitants de la ville.
Selon Ali Seydou, le directeur général du Développement durable et des normes environnementales au ministère de l’Environnement, de la salubrité urbaine et du développement durable, cette brume est constituée de la poussière en suspension dans l’air de manière généralisée.
Un tel phénomène a toujours existé au Niger. Mais, à en croire les explications de Katiellou Gaptia Lawan, le directeur de la Météorologie nationale du Niger, cette brume est beaucoup plus dense qu’à l’accoutumée.
“La poussière contient des agents pathogènes tels que les virus, les bactéries, les champignons ainsi que des substances toxiques pouvant être à l’origine de certaines maladies comme l’asthme, la grippe”
Christ Bonog, clinique Nima, Niamey
Et d’après ses prévisions, elle devrait s’étendre jusqu’à la saison des pluies qui débute normalement à la fin du mois de mai.
Katiellou Gaptia Lawan met l’ampleur du problème cette année sur le compte des changements climatiques et de leurs effets.
« Quand il y a peu de précipitations, la végétation va disparaître ou s’assécher, le sol qui était consolidé et stable va devenir non consolidé et les particules pourraient être facilement détachables », explique-t-il.
Il précise au passage que comme on est au niveau du Sahel avec la désertification persistante qui pourrait être liée aux changements climatiques, il y a des zones de plus en plus vastes qui sont concernées par cette érosion.
« Les vents pourraient alors prendre ces particules et les mettre en suspension dans l’air », conclut Katiellou Gaptia Lawan.
Les spécialistes ne manquent pas d’égrainer l’impact réel ou potentiel de ce phénomène aussi bien sur la santé que sur l’environnement et le secteur des transports, etc.
Au plan environnemental, « la poussière peut augmenter les précipitations en créant des noyaux de condensation. Car, si on a beaucoup de poussière, la formation des nuages ou la condensation va se faire de manière plus conséquente », indique Katiellou Gaptia Lawan.
Le météorologue ajoute que la poussière rend l’atmosphère opaque aux rayonnements, ce qui peut agir sur le bilan énergétique. Notamment en réduisant la lumière du soleil qui arrive au sol, diminuant par ricochet la température, ou en bloquant les radiations qui partent du sol vers l’atmosphère, augmentant la température au sol.
Par ailleurs, « lorsque la poussière se dépose, cela peut polluer les eaux de ruissellement », explique Katiellou Gaptia Lawan.
Par ailleurs, les fines particules contenues dans la brume constituent, selon le personnel médical, un risque pour la santé des populations.
« La poussière contient des agents pathogènes tels que les virus, les bactéries, les champignons ainsi que des substances toxiques pouvant être à l’origine de certaines maladies comme l’asthme, la grippe qui sont les plus répandues. Elle peut compliquer certaines maladies telles que la sinusite… », soutient Christ Bonog, médecin généraliste en service à la clinique Nima à Niamey.
Selon la description de ce dernier, ces agents pathogènes pénètrent dans les poumons, ce qui rend vulnérables les patients ayant des problèmes respiratoires. Les plus exposés étant les enfants et les personnes âgées.
« Elle peut soit provoquer une suffocation chez un sujet ayant inhalé une quantité importante de poussière, soit engendrer une indigestion suite à la consommation d’aliments restés longtemps exposés à l’air libre », ajoute Christ Bonog.
En outre, apprend-on, le contact avec une quantité importante de poussière pourrait être à l’origine de complications de la méningite, une maladie parmi les plus mortelles au Niger
De fait, le pneumologue Maazou Bako en service à l’hôpital Aboubacar Aminou Diallo de Lamordé de Niamey, indique qu’il a enregistré une augmentation de patients ces derniers jours. « Nous nous situons à une moyenne de quinze patients par jour au lieu de dix généralement observés », dit-il.
Selon ses explications, « les pathologies les plus enregistrées sont les infections pulmonaires très souvent dues aux bactéries contenues dans la poussière, des cas de sinusite, d’asthme mais aussi des cas combinés d’asthme allergique et de sinusite ».
Pour limiter les dégâts de cette brume sur la santé, Christ Bonog recommande aux populations de privilégier la vie dans un cadre sain, c’est-à-dire un environnement propre et moins poussiéreux.
En conséquence, il est important, selon ce dernier, de porter les masques et de fermer les fenêtres et les portes afin de réduire l’immersion de la poussière dans les pièces et les appareils électroménagers.
Sur un tout autre plan, cette brume comporte des risques d’accidents de la circulation dans le transport terrestre, en particulier lorsqu’elle réduit la visibilité.
« En matinée et tard le soir nous observons une quantité importante de poussière contenue dans l’air, ce qui nous amène à réduire la vitesse », témoigne Issoufou Mahamadou, un taximan de Niamey.
Comme bon nombre de ses collègues, ce dernier doit porter des lunettes pour se protéger les yeux. Certains vont jusqu’à attacher un turban pour se protéger la tête, le nez et la bouche…
En revanche, cette brume peut se révéler plutôt bénéfique pour l’agriculture, selon Katiellou Gaptia Lawan. Notamment dans la mesure où la poussière qui est contenue dans l’air contient des minéraux comme le phosphore et le fer qui sont indispensables au développement de la plante.