Le candidat du Renouveau démocratique et républicain (RDR Tchanji) de l'opposition, Mahamane Ousmane, a de nouveau revendiqué la victoire au second tour de l'élection présidentielle nigérienne du 21 février, et a exigé la libération des personnes arrêtées, notamment l'opposant Hama Amadou, lors des troubles qui ont suivi la proclamation des résultats électoraux par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Niger.
Selon les résultats globaux provisoires proclamés mardi dernier à Niamey par la CENI, le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA, au pouvoir), Mohamed Bazoum a remporté le scrutin présidentiel en recueillant 55,75 % des suffrages exprimés valables, contre 44,25% des voix pour Mahamane Ousmane du RDR Tchanji.
Lors d'une conférence de presse à Zinder (sud du Niger, son fief), M. Ousmane a dénoncé les résultats de la CENI, les qualifiant d'"entachés de beaucoup d'irrégularités et de fraudes" et de "non validés par les différentes parties prenantes au sein de la CENI".
Aussi, sur la base des procès verbaux des délégués de l'opposition, M. Ousmane a estimé que la victoire était de son côté. "Donc je revendique la victoire dans le cadre de ces résultats globaux provisoires", avec 50,3% des suffrages, a-t-il déclaré.
Par rapport aux nombreuses personnes arrêtées au cours des mouvements de protestation, dont "des dirigeants de l'opposition dont Hama Amadou, des leaders d'opinion, des membres de nos structures de campagne, des membres de la CENI aux niveaux régional et local, nos délégués au niveau des bureaux de vote, ou encore des superviseurs, (qui) sont en train d'exercer leur rôle, en vertu de la loi", M. Ousmane a demandé leur libération.
"Nous exigeons la libération de tous les détenus sans délai", a-t-il indiqué.
"Il ne faut pas que ces élections soient prises comme prétexte pour régler des comptes antérieurs", a ajouté M. Ousmane.
Selon les chiffres donnés par le ministre nigérien de l'Intérieur et de la Sécurité, Alkache Alhada, au moins deux personnes ont été tuées et 468 autres ont été interpellées dans les troubles qui ont suivi la proclamation des résultats provisoires globaux du second tour de l'élection présidentielle.
Il a accusé l'opposant Hama Amadou du parti Moden FA-Lumana, qui a soutenu M. Ousmane, d'avoir tenu "des propos annonciateurs de la violence actuelle" pendant la période de la campagne électorale et d'être "le principal responsable" des troubles.
Vendredi dernier, Hama Amadou s'est présenté à la police judiciaire à Niamey, où il s'est rendu de lui-même, accompagné de ses avocats, après l'accusation du ministre.