Après la vague d’émotions et d’incertitudes qu’a provoquée la pandémie de la Covid 19 en 2020 et sa cohorte de conséquences néfastes : morts, traumatisme psychologique, stress économique, etc., l’année 2021 débute sur la problématique de l’accès au vaccin contre ce terrible virus.
Aussi, même si au plus fort de cette pandémie, tous les humains étaient égaux face à la mort, la course au précieux vaccin fait ressurgir les inégalités profondes entre pays et surtout la différence en termes de gouvernance stratégique entre les Etats. En effet, les pays développés et ceux qui ont une gouvernance prévoyante se sont très vite rués vers les laboratoires pour acheter et réserver les vaccins produits.
Et comme il fallait s’y attendre les pays Africains n’en font pas partie. Comme toujours, c’est l’attentisme et surtout la main tendue à la recherche de la ‘’charité internationale’’. C’est dans cette optique que l’OMS et ‘’certaines âmes charitables’’ ont mis en place la fameuse initiative COVAX. «COVAX est une initiative ayant pour but d’assurer un accès équitable à la vaccination contre le Covid-19 dans 200 pays. Il est financé par le GAVI Alliance, l’OMS, et le CEPI et vise à fournir au moins 2 milliards de doses de vaccins contre la COVID-19 d’ici à la fin de 2021.» lit-on. Mieux, un chef d’Etat d’Europe avait même «plaidé» pour que les pays riches cèdent entre 5 et 8% de leurs parts de vaccins commandés auprès des laboratoires.
Sans être ingrat vis-à-vis de ces «généreux donateur», il est cependant légitime de s’interroger sur la capacité des Etats africains à prendre en charge des domaines de souveraineté comme ceux liés à la santé de leurs populations. Jusqu’alors, ils sont rares les pays africains qui ont directement commandé le vaccin auprès des laboratoires parce que dit-on ces vaccins coûtent chers, autrement dit au dessus des capacités de nos Etats.
Pourtant, ce ne sont pas les ressources ou les cerveaux qui manquent à l’Afrique ! Du reste certains pays africains sont nettement plus riches que beaucoup d’autres pays de l’autre côté de l’Atlantique ou du Pacifique, qui pourtant fournissent l’effort d’acheter le vaccin et de vacciner leurs populations.
A l’évidence, il manque à l’Afrique la réflexion stratégique. Et cette ‘’solidarité internationale’’ à laquelle on nous a habitués, a aussi pour objectif de maintenir le continent dans son statut «d’éternel assisté» d’une part et d’autre de «consommateur sans limites» des solutions produites par les autres.
Si seulement, les uns et les autres peuvent surpasser leurs égoïsmes ; si l’Afrique pense pour elle-même, elle peut, dans une synergie bien réfléchie, mettre en commun ses moyens et ses intelligences pour faire face à tous les défis qui se posent à elle pour le bien de ses populations.