Le 21 février 2021 les Nigériens en âge de voter étaient appelés aux urnes où ils ont procédé, dans le calme, à l’élection du futur président de la République. Après la proclamation des résultats globaux provisoires par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) le 23 février 2021, les Nigériennes et Nigériens attendent impatiemment l’arrêt de la Cour Constitutionnelle qui a la prérogative de proclamer les résultats définitifs de cette élection. Mais déjà des attentes se font entendre en particulier dans le milieu de la jeunesse. L’éducation, l’emploi, la sécurité et la santé sont les principales attentes des jeunes vis-à-vis du futur président de la République et de son administration.
Tous les jeunes filles et garçons interrogés ont saisi l’opportunité pour rendre un grand hommage au peuple nigérien en général et en particulier aux femmes pour leur grande mobilisation, dans la paix et la sérénité lors des différents scrutins. Ils ont aussi souhaité voir le processus se terminer dans un climat apaisé afin de donner une chance à notre pays de connaitre sa première transition démocratique à travers la passation des pouvoirs d’un président démocratiquement élu à un autre démocratiquement élu. Au regard des défis auxquels le pays fait face, le futur Président de la République est attendu par la population, notamment les jeunes sur les questions les plus prioritaires. Pour ces jeunes, les principales priorités sont les questions de l’éducation et la scolarisation de la jeune fille, la santé plus précisément la santé de l’enfant et de la femme, l’emploi par la création des opportunités d’entreprendre et les facilités aux jeunes créateurs d’entreprises et enfin la sécurité, à travers une lutte conséquente contre le terrorisme et le grand banditisme.
Melle Ramatou Abdoulaye, Etudiante et membre du Ratanga Club de Niamey
«Mon attente à l’endroit du futur Président de la République, c’est l’éducation, surtout celle de la jeune fille. Aujourd’hui je suis touchée par ce que je vois chaque jour dans la rue. L’image de ces jeunes filles accompagnatrices de leurs mères ou pour certaines de leurs pères pour pratiquer la mendicité. La place de ces jeunes filles dont l’âge varie entre 6 et 12 ans n’est pas dans la rue ou dans la mendicité, mais à l’école. Cette image de jeunes filles marginalisées est vraiment touchante, elle interpelle les plus hautes autorités. C’est pourquoi, je pense que si priorité il y’a pour le futur Président de la République du Niger, c’est de s’attaquer à la question de l’éducation, de la formation et l’insertion de la jeune fille. De manière concrète je propose une prise en charge gratuite de toutes ces filles abandonnées à leur sort par des parents insouciants et irresponsables. Une fille bien éduquée disposera des compétences et des capacités à se faire un chemin. Beaucoup d’entre ces petites filles qui trainent à longueur de journée pour mendier, le font sous contrainte. Il suffit de leur proposer une alternative pour qu’elles acceptent de changer leur vie et d’être un jour redevables vis-à-vis à la société et de la nation toute entière. Il faut un engagement et une volonté soutenue pour y arriver. C’est pourquoi, nous souhaitons au futur Président de la République cette détermination et cette volonté d’action».
Moutari Laouali Soufiane, jeune ambassadeur de Lafiya Matassa NTIC
«En tant que jeune, nous souhaitons l’accompagnement des futures autorités dans le cadre de nos activités de plaidoyer sur la santé sexuelle et reproductive. La santé sexuelle et reproductive est un droit mais il y a très peu des jeunes qui connaissent ce droit qui est le leur. C’est pourquoi nous pensons à une dynamique, une prise de conscience pour la sensibilisation et l’éducation des jeunes sur cette problématique. Nous souhaitons au futur Président de la République d’avoir aussi un regard sur les questions de violences basées sur les genres, notamment celles exercées sur la jeune fille. Je pense que si le Futur Président de la République s’attaque à ces questions il aura rendu un grand service à la jeunesse et à la population nigérienne.»
Fatou Midha, jeune activiste sur les questions de jeunesse
«En tant que jeune, nous souhaitons que le futur Président de la République du Niger prenne en compte les désirs et les aspirations des jeunes. Il faudrait créer plus d’emplois pour les jeunes et prendre en compte la question de la santé des jeunes. De manière concrète, je pense qu’il faudrait songer à la création d’espaces sûrs au profit des jeunes et prévoir des activités telles que la formation en AGR, l’accompagnement psychosociale, l’encadrement et bien d’autres activités profitables aux jeunes.»
Melle Karimatou Sidi, Juriste de formation et consultante
«Je tiens à dire au futur Président de la République que nous comptons beaucoup sur lui. Les jeunes nigériens ont besoin de lui. Je l’invite à croire à cette jeunesse, elle a ses qualités. Je pense qu’il est temps de penser à la redynamisation des structures des jeunes. Outre l’éducation et la sécurité, il y’a aussi la question de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes qui se pose. Aujourd’hui, nous sommes des milliers de jeunes, qui ont fini leurs études mais pour avoir un stage c’est tout un casse-tête. Si nous souhaitons un développement à la base, il faut nécessairement impliquer les jeunes, leur donner leurs places. Nous avons des compétences et nous souhaitons apporter notre pierre à l’édifice, au développement de ce pays. Les jeunes ont juste besoin d’une intégration et d’une collaboration.»
Melle Abdou Hamidou Rachida, membre du Comité des Jeunes Filles Leaders
«Nos principales attentes en tant que jeunes, envers le futur Président de la République, c’est un engagement fort et soutenu pour le rayonnement de l’éducation dans notre pays. Nous attendons du futur président un autre engagement sur les questions de la santé, notamment celle de la femme et des enfants mais aussi la santé des jeunes filles et adolescents. C’est pourquoi, nous souhaitons une véritable entente entre les futures autorités et les syndicats de tous les secteurs. Il faut mettre les moyens nécessaires à la disposition des agents de santé pour qu’ils soient en mesure de prendre en charge la santé des populations. Mais la principale attente dans ce contexte, c’est sans nul doute la sécurité de notre pays, celle des personnes et de leurs biens. Nous souhaitons à ce que le futur Président mette les moyens nécessaires aux Forces de Défense et de Sécurité afin qu’elles accomplissent bien leur mission».