« Aucun hold-up ne passera. Nous ne baisserons jamais les bras et nous ne faillirons pas face à l’histoire ! », a assuré Mahamane Ousmane après le dépôt de sa requête
C’est hier lundi que les avocats de Mahamane Ousmane ont officiellement déposé à la Cour constitutionnelle, une requête en annulation des élections présidentielles dans certaines circonscriptions électorales. A cette occasion, le candidat de l’opposition a animé un point de presse dans l’après-midi à Africa Hall, en présence des leaders de la coalition des partis qui le soutiennent (CAP2021, FRC, ACC et alliés). Face aux médias nationaux et internationaux, l’ancien chef de l’Etat a de nouveau revendiqué sa victoire au second tour de l’élection présidentielle du 21 février dernier. Il a martelé que le « hold-up électoral » du pouvoir ne passera pas et a assuré que l’opposition ira jusqu’au bout pour défendre une victoire confortée par la vérité sortie des urnes.
C’est un document de cent cinquante (150) pages que les avocats du candidat de l’opposition ont déposé à la Cour constitutionnelle et qui compile les « preuves matérielles et irréfutables de fraude massive » en faveur du candidat au pouvoir au niveau de plusieurs circonscriptions électorales. La requête a été accompagnée par tous les Procès verbaux (PV) présentant des irrégularités constatées et de divers constats d'huissiers, afin « d’éclairer la Cour sur divers faits en violation de la loi électorale dans les circonscriptions électorales incriminées ». Dans le point de presse qu’il a animé par la suite, Mahamane Ousmane est revenu en détail sur les « irrégularités flagrantes » qui remettent en cause les résultats provisoires proclamés par la CENI et que l’opposition ne cesse de contester dès le lendemain du scrutin. « Des procès-verbaux transmis par le circuit de la Céni discordants par rapport à celui transmis par nos délégués ; des procès-verbaux signés par nos délégués, sous la contrainte d’arme à feu ; des procès-verbaux non signés du tout par nos délégués ; résultats des bureaux de vote, annoncés le jour du vote, dès la mi-journée ; procès-verbaux issus des bureaux de vote n’ayant pas ouvert du tout le jour du vote ; procès-verbaux préfabriqués avant le jour du vote, substituant les vrais résultats ; des faux bulletins, marqués d’empreintes digitales en faveur de mon compétiteur Bazoum Mohamed », a dénoncé l’ancien chef de l’Etat avant d’ajouter que c’est pourquoi il a décidé de déposer cette requête devant la Cour constitutionnelle, « sur la base des faits », et aux fins que, « celle-ci dise le droit, et ce, afin de respecter le libre choix du peuple nigérien, souverain ».
« Nous allons défendre notre victoire »
Au cours de son point de presse, le candidat du RDR Tchanji a de nouveau revendiqué la victoire du second tour de l’élection présidentielle avec « au moins 50,3% des voix ». « Vous savez les 50,30% que j'ai dit, je ne les ai pas inventé. Je ne les ai pas dit au hasard car au cas où vous ne le savez peut-être pas les chiffres et moi, nous sommes amis », a justifié l’économiste-statisticien de formation.
« Ni mon parti, ni la coalition qui me soutient et moi-même n’accepterons ce nième hold-up électoral en préparation. Le régime du PNDS TARAYYA doit définitivement comprendre que ce hold-up de trop ne passera pas et que, jamais et, au grand jamais, le peuple nigérien souverain ne sera soumis par la force, l’intimidation et le chantage. Nous ne baisserons jamais les bras et nous ne faillirons pas face à l'histoire ». Mahamane Ousmane, candidat de l’opposition.
L’ancien chef d’Etat s’est défendu de jouer « au mauvais perdant ». Il a en ce sens rappelé qu’il a perdu les élections législatives en 1995 alors qu’il était au pouvoir et « qu’il n’a pas fait de misères ». En 2010, également, a rappelé Ousmane, des élections ont été organisées et la liste de son parti a été recalée aux législatives dans 4 des 8 régions du pays dont son fief de Zinder où il n’a même pas pu se présenter comme candidat.
La balle est désormais dans le camp de la Cour constitutionnelle qui va statuer sur la requête du candidat de l’opposition et proclamer, d’ici la fin du mois, les résultats définitifs du second tour de la présidentielle. Une échéance qui tient tout le pays en haleine alors que d’après les résultats provisoires proclamés par la CENI, c’est Bazoum Mohamed, le candidat du PNDS au pouvoir, qui est arrivé en tête avec 55,75% des voix.