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Conférence-débat de la HALCIA dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption : Des échanges enrichissants sur l’implication de la femme dans la lutte contre la corruption
Publié le jeudi 12 decembre 2013   |  nigerdiaspora




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Dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de lutte contre la corruption, la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) a organisé, hier dans l’après-midi à l’auditorium Sani Bako du Ministère des Affaires Etrangères, une conférence-débat sur le thème, «Femme et lutte contre la corruption au Niger».

Cette conférence-débat, qui a été animée par Mme Maida Zeinabou, membre de la HALCIA, et le Pr Tidjani Alou, enseignant chercheur à l’université Abdou Moumouni de Niamey, s’est déroulée en présence du Directeur de cabinet de la ministre en charge de la promotion de la femme, M. Ali Daouda, des représentants du corps diplomatique, des femmes porteuses de tenue et celles de la société civile ainsi que plusieurs invités.

Après l’explication donnée par la facilitatrice, Mme Bagna Aissata Fall, représentante de Transparency International section du Niger sur l’importance de la célébration de la journée internationale de lutte contre la corruption, Mme Maida Zeinabou a présenté un exposé sur le phénomène de la corruption. C’est ainsi qu’elle a donné plusieurs définitions de la corruption, les formes, les types ainsi que les causes et conséquences de ce fléau qui gangrène le développement d’un pays. La corruption est définie par la Tranceparency International comme un abus de pouvoir à des fins privées.

Dans sa deuxième communication portant sur l’engagement de la femme dans la lutte la corruption, Mme Maida Zeinabou a souligné que les femmes représentent, d’après le dernier recensement de 2012 publié par l’Institut National de la Statistique, plus de 50% de la population nigérienne. Au regard de ce poids démographique, estime Mme Maida Zeinabou, la femme doit être vecteur du changement en tant que mère éducatrice dans le foyer. «Les femmes doivent intégrer dans l’éducation des enfants dès le bas-âge la bonne moralité.

La femme doit jouer un rôle de repère parce qu’elle est la première éducatrice, elle enseigne le bien à faire et le mal à éviter », a-t-elle dit. Mme Maida Zeinabou s’est ensuite basée sur les recherches des pédagogues occidentaux dont l’italienne Maria Montessori qui avait travaillé sur « l’éducation cosmique » et qui est arrivée à la conclusion que les parents doivent commencer à inculquer à l’enfant la connaissance du respect de la vie, la bonne moralité dès 0 à 6 ans parce qu’à cet âge l’enfant garde tout.

Toujours dans cet esprit, Mme Maida Zeinabou a souligné que la femme est la conseillère la plus influente du foyer, elle doit contribuer, encourager la bonne gouvernance et participer à la lutte contre la corruption. Elle doit développer des stratégies, un ensemble de réponses structurées, articulées de manière cohérente afin de lutter contre efficacement le fléau dans toutes ses formes.

Ceci permettra le renforcement de la bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques. Pour ce faire, la conférencière a suggéré le retour de l’éducation civique dans les écoles et le salut au drapeau dans notre pays. Elle a enfin appelé toutes les femmes des différentes couches sociales de s’engager dans cet objectif. «la HALCIA attend de vous le changement de comportement à tous les niveaux. Cela constitue une appropriation de lutte efficace contre la corruption dans notre pays », a indiqué Mme Maida Zeinabou.

Quant au deuxième conférencier, Pr Tidjani Alou, il a largement développé le thème de la conférence avant de souligner que pour lutter contre un phénomène, il faut d’abord le reconnaitre. C’est pourquoi selon lui, il est important et nécessaire de mener des recherches avec plusieurs approches dont celles juridiques et socio-anthropologiques. Pour le professeur Tidjani Alou, avec les approches sociales on peut vite connaitre la corruption.

Le conférencier a ainsi renvoyé les participants à l’un des ouvrages qu’il a publié en 2001, et intitulé ‘’Etats et corruption en Afrique : cas du Niger’’. Cet ouvrage traite de la corruption sous toutes ses formes et ses pratiques. Ainsi, après avoir fait le constat, Pr Tidjani Alou a dit qu’il est difficile de résoudre le problème de la corruption dans un pays pauvre. Au cours des études scientifiques menées, rappelle-t-il, les enquêtés disent que la corruption existe, mais les acteurs ne peuvent pas en parler. « Ils craignent la répression. Les gens sont discrets et ne parlent pas de leurs affaires malgré qu’elles existent », a-t-il conclu.

Il faut enfin noter que les communications présentées ont suscité des réactions et un intérêt certain de l’assistance, ce qui a contribué à enrichir les réflexions sur ce sujet.

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