Des dirigeants africains se sont réunis lundi à Dodoma, la capitale de la Tanzanie, pour rendre un ultime hommage au défunt président tanzanien John Magufuli, qu'ils ont décrit comme "un fils authentique et dévoué de l'Afrique".
M. Magufuli est décédé le 17 mars d'une maladie cardiaque à Dar es Salaam, la capitale commerciale du pays, alors qu'il était encore en cours de mandat. Il était âgé de 61 ans.
Dans les éloges funèbres qu'ils ont rendus au défunt président durant les funérailles nationales organisées au stade Jamhuri de Dodoma, les dirigeants ont déclaré que M. Magufuli avait été un combattant et un patriote non seulement pour la Tanzanie, mais pour tout le continent africain.
Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré que M. Magufuli était un leader avisé en matière de lutte contre la corruption.
La mort de M. Magufuli a privé l'Afrique d'un combattant et d'un patriote. Sa mort affecte l'ensemble du continent africain, a affirmé M. Tshisekedi, qui est également président en exercice de l'Union africaine (UA).
M. Tshisekedi a exhorté les Tanzaniens à continuer à chérir tout ce que le président Magufuli avait défendu au cours de sa vie. "Le président Magufuli souhaitait voir l'Afrique se développer sous la supervision des Africains, au profit des Africains", a-t-il ajouté.
Le président du Mozambique Filipe Nyusi, qui est également président de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), a déclaré que le bloc régional avait perdu un leader courageux et travailleur.
M. Magufuli, qui a jadis lui-même présidé la SADC, attendait avec impatience de voir l'Afrique australe se libérer de la dépendance des pays étrangers, a-t-il affirmé.
Le président kényan Uhuru Kenyatta, président de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE), a quant à lui déclaré que M. Magufuli avait enseigné aux dirigeants africains que le continent disposait de ressources suffisamment abondantes pour mettre fin à sa dépendance vis-à-vis de l'aide étrangère.
"Au cours de sa vie, le président Magufuli et moi avons échangé des idées à plusieurs reprises sur la manière d'améliorer la CAE et l'Union africaine", a indiqué M. Kenyatta.
M. Kenyatta a déclaré à la nouvelle présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan que M. Magufuli lui avait montré la voie à suivre. Le président kényan a aussi exhorté les Tanzaniens à se rallier derrière la nouvelle présidente pour l'aider à faire prospérer le pays.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré que l'Afrique avait perdu un vrai champion du panafricanisme, un homme qui préférait rester dans son pays et travailler au service de son peuple plutôt que de passer son temps à voyager à travers le monde.
"Le regretté président Magufuli était franc, intrépide et transformateur", a quant à lui indiqué le président zambien Edgar Lungu.
Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a déclaré que M. Magufuli oeuvrait passionnément au développement de son peuple, et s'était toujours montré inébranlable sur les questions de principe.
"Il a consacré toute sa vie à servir son peuple et l'Afrique en général", a affirmé M. Mnangagwa, tandis que que d'autres hommages continuaient à affluer depuis les Comores, le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi.
Dans son allocution, la présidente Hassan a quant à elle assuré aux Tanzaniens que leur pays était entre de bonnes mains.
"Continuons là où le regretté président Magufuli s'est arrêté. Coopérons et soyons unis", a-t-elle affirmé.
Elle a invité le peuple tanzanien à ne pas douter de ses capacités à exercer la présidence sous prétexte qu'elle est une femme. "Je me tiens devant vous en tant que présidente", a clamé la présidente Hassan sous les applaudissements nourris de son auditoire.
M. Magufuli sera enterré le 26 mars dans son district natal de Chato, dans la région de Geita.
Le défunt président est né dans la région de Geita le 29 octobre 1959. Il a été élu président de Tanzanie en octobre 2015, puis réélu en octobre 2020.