A la veille de chaque mois de ramadan, les autorités nigériennes, et en particulier le ministre du Commerce et de la promotion du secteur privé, engagent des concertations avec les acteurs concernés par la question pour permettre aux musulmans d’accomplir le jeûne dans de conditions acceptables. Cette année encore, le ministre du Commerce, M. Sadou Seydou n’a pas dérogé à la tradition. Il a rencontré, hier matin à Niamey, les opérateurs économiques, les associations de défense des consommateurs et les responsables de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat du Niger. L’objectif assigné à cette rencontre qui se tient 3 semaines avant le début du mois de Ramadan, est de s’assurer de la disponibilité des marchandises, mais aussi de mettre un frein aux hausses injustifiées des prix pendant ce mois de dévotion et de prières pour les musulmans du pays.
A cette occasion, le Ministre du Commerce et de la promotion du secteur privé a regretté la tendance haussière, injustifiée des prix de plusieurs produits de grande consommation, malgré leur disponibilité. Sadou Seydou a demandé aux operateurs économiques de prendre les dispositions nécessaires pour garantir un approvisionnement régulier du marché national et de prévenir ainsi les ruptures de stocks de produits de grande consommation à cette période. «Dans cette situation exceptionnelle et difficile pour les consommateurs, je vous demande, comme l’exige notre religion, d’aider vos concitoyens en veillant à la stabilité des prix sur le marché», a-t-il plaidé.
Le ministre Sadou Seydou a invité par ailleurs les opérateurs économiques à entreprendre d’autres initiatives qu’ils ont l’habitude de mettre en œuvre «pour aider vos frères et sœurs en Islam à mieux gérer cette période particulière et à accomplir le jeûne dans de meilleurs conditions». Il a rappelé que le gouvernement a d’ores et déjà pris des dispositions pour soutenir les consommateurs, avec notamment la mise en vente à prix modéré de 76.662 tonnes de céréales en 2021. Il est aussi prévu, assure le ministre du Commerce, la mise en vente dans les mêmes conditions de 2.530 tonnes de sucre granulé, plus les dispositions prises auprès des pays de transit afin de faciliter le passage des camions à destination du Niger.
M. Sadou Seydou a interpellé les représentants des associations de défense des droits des consommateurs et des organisations syndicales à «plus d’implication et de collaboration pendant ce mois de Ramadan afin que nous puissions ensemble juguler toute tentative de spéculation». Car, a-t-il déclaré, il est unanimement reconnu que le mois de Ramadan constitue une période de forte consommation de produits de première nécessité, ce qui conduit souvent à la hausse de leurs prix et à la rupture des stocks sur le marché.
Pour sa part, le président national du syndicat national des commerçants du Niger, M. Samaila Hatimou dit Illa Mai Aya, a remercié le ministre pour l’initiation de cette rencontre. Selon lui, indépendamment du mois de Ramadan, il est important que les opérateurs économiques trouvent des solutions tendant à diminuer les prix à cause de la crise du corona qui a négativement impacté l’économie et les bourses des consommateurs. «En cette veille de Ramadan, il y’a beaucoup de gens dont les commerces sont en faillite et qui n’ont pas de moyens pour se nourrir. C’est une double raison de demander aux gens d’amener et de vendre les produits à des prix acceptables pour soutenir la consommation», a-t-il dit.
En ce qui concerne les grossistes, le président national du syndicat national des commerçants du Niger a affirmé qu’ils n’ont aucun problème à pratiquer les prix du marché. Mais, a-t-il poursuivi, ce sont les revendeurs de quartiers qui augmentent le plus souvent les prix de vente au consommateur final. M. SamailaHatimou dit Illa Mai Aya a appelé ces derniers à respecter les mesures prises par le gouvernement. Il a enfin indiqué qu’un comité est mis en place annuellement pour sensibiliser les opérateurs économiques sur la pratique de prix justes. «Cette année, ce comité va aussi se rendre chez les distributeurs de quartiers pour les sensibiliser sur les prix à pratiquer, surtout en ce mois béni de ramadan», a–t-il conclu.
Plusieurs délégués des différents marchés et des structures de commerçants se sont exprimés sur le sujet et ont appelé le ministre à sortir au cours du mois de Ramadan, comme il a l’habitude, pour s’enquérir des prix réels pratiqués sur les différents marchés de la capitale.