Au Niger, le secteur bancaire doit faire face à des défis internes, notamment à cause de la crise sanitaire mondiale. Certaines banques continuent de miser sur la ressource humaine. C’est le cas en 2020 pour la filiale locale du groupe Bank of Africa.
Pour l'exercice 2020, la filiale au Niger du groupe bancaire panafricain Bank of Africa a rémunéré son personnel à hauteur de 5,97 milliards FCFA (10,7 millions $). Cette rémunération en hausse de 20% comparée à celle de 2019 survient alors que le nombre d'employés déclarés par l'entreprise a baissé pour la deuxième année consécutive, se hissant à 292 personnes, contre 306 à fin 2018.
Il faut préciser toutefois que ces dépenses de personnel ont augmenté en raison de la progression des « avantages sociaux versés au personnel », qui sont passés de 711,4 millions en 2019 à 1,36 milliard de francs CFA à la fin de l'exercice 2020.
BOA Niger ne donne pas d'explication sur cette stratégie généreuse des avantages à ses employés. Ce qu'on peut aussi noter, c'est que cette évolution des choses ne s'est pas opérée à la faveur de ses dirigeants. Leur rémunération a été de 370,8 millions FCFA sur la période analysée. Elle intègre d'ailleurs le salaire et divers avantages, et est en baisse de 8,2% par rapport à son niveau de 2019.
L'analyse de la politique de rémunération des entreprises est essentielle en ce qu'elle permet de voir comment une entreprise incite ses ressources humaines à plus de performances. On considère généralement qu'une rémunération en hausse conduit ou implique la réalisation de bons résultats.
Dans le cas de BOA Niger, cette performance a été mitigée en 2020. Son produit net bancaire (l’équivalent du chiffre d'affaires) a atteint 24,25 milliards FCFA en 2020. C’est son niveau le plus élevé depuis 2018 et le signe que l'activité a été vigoureuse malgré la covid-19. Mais dans le même temps, la valeur ajoutée générée sur ce volume des activités a été de seulement 8,57 milliards FCFA, le niveau le plus bas depuis 2018.
Cette contreperformance est toutefois le fait d'une conjoncture marquée par la hausse des coûts du risque. BOA Niger a dû provisionner pour 212,4 millions de francs CFA de créances douteuses sur les établissements de crédit, une première depuis trois ans. Elle a aussi dû reconnaître des dépréciations pour 3,7 milliards FCFA de crédits accordés à ses clients. Mais le défi le plus grand pour la Banque est le volume des pertes sur la clientèle qui ne sont pas couvertes des dépréciations, de l'ordre de 1,27 milliard FCFA.... suite de l'article sur Autre presse