Dans leur large majorité, les Nigériens font plus confiance à la prière qu’au vaccin pour stopper la Covid-19. C’est ce que révèle un récent rapport d’Afrobaromètre paru le 23 mars dernier. Les résultats de cette enquête qui sonne comme un écho aux violentes manifestations contre les fermetures des mosquées, énoncées au début de la crise par le gouvernement, indiquent que plus de 88 % des Nigériens et Nigériennes pensent que la prière est plus efficace qu’un vaccin pour prévenir l’infection à la COVID-19.
L’exécutif nigérien ne semble toutefois pas être de cet avis. Le 29 mars passé, l’ancien premier ministre Brigi Rafini a lancé la campagne de vaccination contre la Covid-19, en se faisant vacciner lui-même en compagnie d’autres membres du gouvernement. Survivant de la maladie ; il avait alors exhorté ses concitoyens à lui emboîter le pas et à se faire vacciner. Le lancement de cette campagne de vaccination avait été rendu possible grâce à la réception de 400 000 doses du vaccin Sinopharm offert par la chine. Le 30 mars dernier, c’était au tour de l’Inde d’offrir 25 000 doses au Niger.
S’agissant de l’avenir ; le rapport indique que les Nigériens sont très optimistes et que 90 % de la population pensait que le coronavirus ne constituerait pas une menace grave pour le pays à moyen et à long terme. Du reste, si les Nigériens ont dans leur large majorité apprécié les mesures sociales prises par le gouvernement pour faire face à la crise, 58 % estiment que beaucoup de ressources ont été détournées du fait de la corruption.
La pandémie du coronavirus a profondément affecté l’économie du Niger. La campagne de vaccination est en cours et les autorités comptent vacciner à terme plus de 70 % de la population. Cette urgence sanitaire sera au centre des actions du nouveau président Mohamed Bazoum.