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Pour lutter contre le terrorisme, le nouveau Président du Niger envisage des pourparlers avec ses voisins

Publié le samedi 3 avril 2021  |  Agence Nigerienne de Presse
Niger
© Autre presse par DR
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Le nouveau Président de la République du Niger, M. Mohamed Bazoum, qui a prêté serment ce vendredi 2 avril 2021, a annoncé la lutte contre le terrorisme parmi ses priorités de gouvernance, soulignant la nécessité de nouveaux pourparlers avec les dirigeants des autres pays voisins du Niger affectés par le phénomène.

En effet, note-t-on, au moment où il prend les rênes du pouvoir, le Niger se trouve, depuis quelques années, en plein cœur de la zone affectée par l’insécurité sévissant dans l’espace Sahélo-saharien, notamment au bord du Lac Tchad avec Boko Haram, le crime transnational organisé dans le sud de la Libye, les agissements des organisations criminelles et terroristes le long de sa frontière avec le Mali.

Avec cette situation, a-t-il fait observer, ses grandes ambitions pour le Niger ne sauraient se réaliser « aussi longtemps que notre pays sera confronté à l’insécurité générée par l’existence de groupes terroristes dont la barbarie vient de dépasser toutes les bornes, à l’occasion des tueries qu’ils ont menées cette année dans les départements de Ouallam, Banibangou et Tillia ».

Pendant longtemps, les criminels embrigadés dans l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) affiliés à Daesh ne s’attaquaient quasi exclusivement qu’aux Forces de défense et de sécurité. Mais, a regretté le nouveau Chef de l’Etat nigérien, depuis un certain temps, « ils ont commencé à s’en prendre aux chefs de villages, puis progressivement aux civils de façon indiscriminée. Depuis janvier dernier, ils se livrent à de massacres de civils innocents, à grandes échelles, commettant à l’occasion, des vrais crimes de guerre ».

« Le terrorisme est un vrai malheur pour notre pays, cela d’autant plus que ses bases sont hors de notre territoire, et ceux qui en sont les chefs relèvent d’autres pays. Jamais, aucun chef terroriste n’a fait cas de griefs contre notre Etat, encore moins formuler la moindre revendication en sa direction » disait-il.

Dans la région de Diffa, Boko Haram a déstabilisé l’économie depuis janvier 2015, comme en attestent les trois chiffres suivants : 130.000 réfugiés nigérians, 105.000 déplacés internes et 30.000 nigériens retournés du Nigéria. Tous ont cessé toute activité économique et vivent de l’assistance humanitaire.

« Mon ambition est d’engager immédiatement des discussions avec les autorités du Nigéria, celles de l’Etat de Borno, pour particulièrement créer les conditions du retour dans les meilleurs délais, de tous les réfugiés dans leur pays, permettre aussi le retour tout aussi rapide des déplacés dans leurs villages respectifs, en leur assurant la sécurité à laquelle ils ont droit », a indiqué M. Mohamed Bazoum.

Cela est d’une nécessité impérieuse, a-t-il insisté, en ce que les enfants déscolarisés et désœuvrés vivant dans les camps des réfugiés et des déplacés constituent, en mesure qu’ils grandissent, une véritable pépinière pour le banditisme et le terrorisme. Tels quels, ces camps constituent des fabriques potentielles des terroristes, voilà pourquoi il est urgent d’y mettre fin, a laissé entendre le nouveau Président nigérien.

Quant au combat contre l’EIGS, selon le Président Mohamed Bazoum, « il sera très difficile aussi longtemps que l’Etat malien n’aura pas exercé la plénitude de sa souveraineté sur ses régions ». Aussi a-t-il prévu, dans son agenda diplomatique sur le Mali, "une coordination étroite avec les pays du G5 Sahel, l’Algérie, la France, les Etats-Unis d’Amérique et les autres membres permanents du Conseil de Sécurité notamment".

« Nous devons aider nos frères maliens à s’entendre, à mettre en œuvre l’accord d’Alger, à dépasser l’accord d’Alger, à reconstituer pleinement leur Etat en vue de lutter efficacement contre le terrorisme », a-t-il préconisé, soulignant qu’à Diffa, comme à Tillabéry et à Tahoua, « j’engagerai les actions qu’il faut pour mettre rapidement fin aux souffrances des populations dont la vie est empoisonnée par les rapts, les paiements des rançons, les paiements de l’impôt aux groupes terroristes, les extorsions, les enlèvements d’animaux et les crimes systématiques ».

« Nos Forces de Défense et de sécurité jouiront de mon plein soutien, comme cela avait été le cas avec le Président Issoufou Mahamadou, pour disposer de tous les moyens dont elles ont besoin pour le combat courageux qu’elles mènent contre le terrorisme. Tirant les leçons de ce combat que nous menons depuis bientôt dix ans, je mettrai un accent particulier sur la rationalisation de notre action qui doit résulter d’une distinction intelligente entre les missions de l’Armée et celles des Forces de sécurité intérieure », a-t-il enfin indiqué.
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