L’ex Président Tandja a désormais pris la mesure de ceux qui l’ont induit en erreur en le poussant dans le projet fallacieux du Tazartché tout en se débarrassant de celui qui par deux fois l’a aidé à accéder au pouvoir; ce ne sont autres que ces déserteurs qui viennent de lui laisser son parti pour une autre cause.
Pourquoi ne pas se réconcilier avec Hama Amadou et rattraper le temps perdu ? S’il y a une chose que l’ex Président de la République Tandja Mamadou peut regretter amèrement, c’est très certainement le fait d’avoir court-circuité un élan démocratique qui allait faire du Niger un exemple incontestable de démocratie et de gouvernance. Au-delà de ce fait qui sonne comme une sorte de trahison à la démocratie nigérienne et vis-à-vis de tous ceux qui ont lutté pour l’avènement d’un ordre démocratique et républicain digne de ce nom au Niger, il y a cette deuxième trahison à l’égard de celui qui l’a d’abord modelé avant de le déposer par deux fois sur l’ultime fauteuil de gouvernance du pays.
En effet, les nigériens qui ne sont pas victimes d’un trou de mémoire savent très bien que si Tandja Mamadou a pu par deux fois briguer la magistrature suprême de ce pays, c’est bien grâce à la vaillance de cet homme qui est resté de tout temps un véritable stratège au service du MNSD Nassara. Ainsi, normalement et en toute logique, rien au monde ne saurait opposer ces deux hommes, en tout cas pas que l’un agisse contre les intérêts de l’autre. C’était franchement impensable que Tandja Mamadou puisse sévir contre Hama Amadou comme il a eu à le faire au moment où on avait voulu lui légitimer trois années de bonus. Cette erreur, jamais l’ex Président Tandja Mamadou n’aurait dû la commettre. Ce n’est point une analyse de nostalgiques du rayonnement du MNSD Nassara, mais l’une des amertumes qui rongent aujourd’hui profondément l’ex président.
En tout cas, les discours et autres analyses de bas étage et sous forme de diarrhée verbale qui pleuvent sur Tandja doivent lui rappeler cet état de fait, lui qui est connu comme un personnage jaloux de sa dignité et de son image de marque. Rigoureux et agissant en tout point par rigueur, Tandja Mamadou vit aujourd’hui dans son âme et sa chair cette erreur. S’il le pouvait, Tandja aurait sévit de bonne guerre contre tous ces gens qui pètent sans retenue contre sa personne. Certes, on dit chez nous que « Si le vieillard n’a pas honte de monter à dos d’âne, l’âne aussi ne manquera pas de le projeter par terre » ; histoire de dire que l’ex Président Tandja est en partie responsable de ce qui lui arrive. Voilà une vérité qui n’est peut-être pas vraie.
En effet, un petit saut dans l’histoire récente du Tazartché nous ferait voir qu’à un certain moment de ce passage à vide, Tandja Mamadou n’avait jamais voulu de ce processus de prolongation de mandat. Et il l’avait clairement claironné à plusieurs reprises, surtout lors de la visite du Président Français Sarkozy au Niger. Et les nigériens avaient véritablement cru en cet homme digne de respect et de toutes les considérations morales que l’on puisse trouver. En tout cas, Tandja était tellement digne que jamais on aurait cru qu’il trahirait sa parole, ses proches amis et tout le peuple nigérien ; parce que justement Tandja est un de ses hommes qui n’aiment pas qu’on les pointe du doigt. Alors, vous vous demanderez justement pourquoi et comment cela est-il arrivé ?
Il suffit tout simplement d’appréhender la question avec lucidité et on s’apercevrait aisément que tout autour de Tandja poirotaient des gens qui avaient une conduite morale totalement opposée à toute décence. Pour la plupart, ce sont des gens qui, même au sein de leur propre progéniture, ils ne feraient pas l’unanimité. Le respect, l’honneur et la dignité sont des vertus absentes de la conduite de ces hommes. Et ce sont justement ces brebis galeuses qui ont infiltré l’entourage du Président Tandja et qui ont réussi à lui faire avaler cette chimère de prolongation de mandat. L’on se rappelle qu’au moment où eux ils puisaient dans les arguments scientifiques, sociologiques, historiques et de tout bord pour légitimer leur entreprise, lui Tandja ne brandissait que l’argument de la finition des grands chantiers qu’il avait déjà commencé. Que voulez-vous, c’était ce sobre et saugrenu argument qu’il ne pouvait que brandir.
Alors, pour réussir et conduire à bon terme ce projet, il fallait incontestablement se débarrasser de Hama Amadou qui, dans le temps, était le légitime et logique successeur de Tandja. Pour cela, ils ont cherché vaille que vaille des arguments pour opposer ces deux hommes que, pourtant, le destin a choisi de réunir. On dit chez nous que « celui qui t’attend au tournant finira toujours par te mettre la main dessus.» Ainsi, à son corps défendant, Tandja avait été amené à accepter que son plus grand ennemi sur terre soit Hama Amadou et qu’il fallait le détruire. Que n’avionsnous pas entendu dans ce pays pour arriver à dresser Tandja contre Hama.
C’est ainsi que ces hommes immoraux ont réussi leur sombre besogne. Et aujourd’hui, on comprend aisément que ces gens ont agi non pas pour le bonheur du MNSD Nassara, mais pour celui de l’opposition, notamment le PNDS Tarraya qui ne serait jamais arrivé au pouvoir s’il n’y avait pas eu les errements du Tazartché. La preuve est qu’aujourd’hui, ce sont, ces mêmes gens qui ont couru pour rejoindre le camp du PNDS Tarraya, laissant le parti non pas à Seini, mais à Tandja lui-même ; car dans l’état actuel de délabrement de ce parti, seul Tandja et aussi Hama Amadou pourraient le relancer. Tandja est certainement entrain de voir clair et cela ne surprendrait personne s’il retrouve Hama pour s’excuser et relancer les hostilités ; histoire non seulement de se racheter mais aussi de se venger contre ces délateurs qui l’ont induit en erreur.
On connaît l’homme pour sa rigueur et aussi pour sa dose de rancune contre qui le provoque. Quoiqu’il advienne, l’ex Président a désormais décidé de se réinvestir pour son parti et, avec Hama à ses côtés, ces deux risquent franchement de faire mal. Tandja en campagne pour une cause, Hama de son côté pour la même cause, la partie risque d’être très serrée, peut-être même un peu trop serrée pour tenir face à n’importe quel pronostic.
