Si les dépenses engagées par la France dans les pays du G5 Sahel sont passées de 580 millions d’euros à 1,3 milliard d’euros entre 2012 et 2018, la zone sahélienne demeure l’une des régions les plus pauvres et les moins sécurisées du monde. C’est ce qu’a relevé la Cour des comptes française lors d’une récente sortie.
L’institution a aussi fait remarquer que, l’insécurité constituait la principale entrave au développement de la région. « Il n’y a pas non plus de sécurité pérenne sans développement économique, social et institutionnel. L’action militaire contre les groupes armés ne suffira donc pas à garantir à elle seule les conditions d’une vie digne des populations », a indiqué à cet effet la Cour, avant d’appeler à une complémentarité entre actions militaires et civiles « nécessaire pour aider à la stabilisation et au développement de la région ».
La juridiction financière a ensuite appelé à un bilan d’étape de l’opération Barkhane, pour laquelle la France dépense chaque année 1 milliard d’euro et dont l’efficacité est critiquée dans de nombreux pays du Sahel. En début d’année, alors que la France annonçait avoir neutralisé de nombreux terroristes grâce à l’opération bourrasque, une série d’attentats meurtriers avait coûté la vie à de nombreux civils dans la région de Tillabéry au Niger.
Cette sortie de la Cour des comptes sonne comme un écho au récent rapport d’International Crisis Group, qui interpellait les décideurs des pays du Sahel, sur la nécessité de mettre l’accent sur la bonne gouvernance.