Par une lettre en date du 26 avril, le ministre nigérien de l’Enseignement supérieur et de la recherche a sommé les recteurs des Universités publiques du Niger (UPN) et le Directeur général de l’Ecole des mines, de l’industrie et de la géologie (EMIG) à « mettre chacun devant ses responsabilités » pour une normalisation des années académiques.
« Chaque enseignant du supérieur est tenu, de par ses obligations statutaires, d’accomplir ses charges horaires à temps afin que l’année académique se tienne entre septembre et juin », a rappelé le ministre, Ph.D. Mamoudou Djibo, qui constate que « l’année académique est devenue interminable » dans certaines universités du pays.
« Si l’Etat a des devoirs vis-à-vis des droits statutaires des enseignants, il est aussi en droit d’attendre de ceux-ci au moins l’accomplissement régulier de leurs charges ordinaires dans les délais académiques impartis », a-t-il indiqué avant d’ajouter : « En tant que ministre de tutelle, je ne peux plus continuer à fermer les yeux sur le laxisme de certains enseignants qui ne s’acquittent pas convenablement de leurs devoirs ».
Le ministre a donc invité les recteurs des UPN ainsi que le Directeur général de l’EMIG de Niamey « à prendre toutes les dispositions prévues par les lois et règlements pour mettre chacun devant ses responsabilités ». Et ce, « y compris par des sanctions appropriées ».
Notons qu’au Niger, au niveau des écoles et universités publiques, les années académiques accumulent souvent, surtout ces dernières années, d’énormes retards qui sont parfois dus aux longues et intempestives grèves des enseignants mais aussi des étudiants.
Par exemple, dans le système LMD, l’on constate que la licence s’effectue en 5 à 6 ans au lieu de 3 ans et le master en 3 à 4 ans au lieu de 2 ans, comme le veulent les normes du RESAO (Réseau des Enseignantes Syndicalistes de l’Afrique de l’Ouest) et du CAMES (Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur).
Ces perturbations et retards mettent à mal le secteur éducatif au niveau de ces écoles et universités publiques. Ce qui d’ailleurs conduit certains étudiants des UPN et les nouveaux bacheliers à aller vers les instituts privés qui n’enregistrent pas assez de retards dans l’exécution de programmes académiques.