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Atelier de réflexion sur la problématique de l’insuffisance des femmes juristes dans les hautes fonctions judiciaires au Niger : Améliorer le taux d’admission des femmes aux différents concours d’entrée dans les formations de carrières judiciaires

Publié le lundi 17 mai 2021  |  Le Sahel
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© Autre presse par DR
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En marge de la célébration de la Journée Nationale de la Femme Nigérienne, l’ONG Chroniques Juridiques, en partenariat avec la Mission Eucap Sahel Niger, a organisé vendredi 14 mai à Niamey, un atelier de réflexion sur la problématique de l’insuffisance des femmes juristes dans les hautes fonctions judiciaires au Niger. C’est la secrétaire générale du Ministère de la Justice, Mme Bibata Adamou qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cet atelier de réflexion de 2 jours, en présence de la coordinatrice de l’ONG Chroniques Juridiques, Mme Gogé Maimouna Gazibo, de la Cheffe de mission de EUCAP Sahel Niger, Mme Antje Pittelkau, des acteurs du pouvoir judiciaire et de 60 participantes. Ces dernières qui sont des jeunes femmes juristes identifiées et choisies pour bénéficier d’un processus visant à renforcer leurs capacités en prélude à l’organisation des prochains concours pour accéder aux fonctions judiciaires.

Dans une interview accordée à la presse, la coordinatrice de l’ONG Chroniques Juridiques Mme Gogé Maimouna Gazibo a expliqué que cet atelier de réflexion sur la problématique de l’insuffisance des femmes juristes dans les hautes fonctions judiciaires au Niger est organisé après le constat ci-après : concours d’admission de la première promotion de l’Ecole Nationale de Magistrature 20 admis, zéro femmes ;deuxième promotion 24 Admis, 5 Femmes ; troisième promotion 42 admis, 3 femmes. Et, selon elle, la situation ne s’est jamais améliorée. Toujours selon ses explications, c’est pour y mettre fin que l’ONG Chroniques Juridiques avec l’appui de ses partenaires a identifié soixante étudiantes en droit, les plus brillantes et motivées qu’elle se donne pour objectif et ambition de préparer et d’accompagner en vue des prochains concours de magistrature, du barreau ou tout autre concours en lien avec les fonctions judiciaires.

« L’objectif est qu’il n’y ait plus jamais zéro femme admise mais un nombre important », a indiqué la coordinatrice de l’ONG.

Dans son discours d’ouverture, la représentante du Ministre de la Justice, Mme Bibata Adamou a, pour sa part, rappelé la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes que le Niger a ratifiée dans l’objectif d’assurer la participation effective des femmes nigériennes dans l’administration Publique. Aussi, a-t-elle poursuivi, les autorités nigériennes ont adopté la loi N°2000-008 du 7 juin 2000 instituant un système de quota pour les femmes dans les fonctions électives, au gouvernement et dans l’administration de l’Etat.

Cependant, a-t-elle fait remarquer, le nombre de femmes instruites, formées aptes à occuper des fonctions électives ou nominatives est très insuffisant pour assurer l’application effective de la loi sur le quota. A titre illustratif, selon elle, dans le milieu judiciaire on enregistre seulement 44 femmes sur un effectif global de 456 magistrats. A cela vient s’ajouter le fait que les différents concours de magistrature n’ont jamais connu un nombre de femmes admises supérieur à 5.

Pour Mme Bibata Adamou, le thème de cet atelier est très important car, il s’agit non seulement de la question de l’autonomisation de la femme dans les milieux socioprofessionnels, mais aussi de sa place dans le système judiciaire.

« Le ministère de la Justice ne ménagera aucun effort pour voir nos femmes juristes accéder aux hautes fonctions judiciaires et suivre une carrière dans un environnement propice et favorable en appliquant la tolérance zéro vis-à-vis des abus faits aux femmes et toutes autres forme de violences basées sur le genre», a-t-elle soutenu.

Par ailleurs, la représentante du ministre de la justice, a indiqué que cet atelier constitue également une grande opportunité pour la soixantaine de femmes étudiantes qui prendront part aux échanges pendant deux jours et qui auront par la suite la chance de bénéficier d’un coaching et un renforcement de capacités en prélude aux futurs concours d’entrée dans les formations de carrières judiciaires.

Quant à la Cheffe de mission de Eucap Sahel, Mme Antje Pittelkau, elle a indiqué que le thème de cet atelier est central car, il porte sur le rôle fondamental de la femme au sein du système judiciaire nigérien. Pour elle, réfléchir et dégager les solutions au problème d’insuffisance des femmes dans les instances judiciaires du Niger est une initiative louable qui mérite leur attention et leur engagement.

« La mission Eucap Sahel se tient et se tiendra toujours aux côtés des autorités nigériennes dans ses actions de la parité homme-femme dans la fonction publique», a conclu la cheffe de mission, Mme Antje Pittelkau.


Aminatou Seydou Harouna
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