Le ministre de l’Equipement, M. Ibrahim Nomao, a animé, aujourd’hui, un point de presse à son cabinet. Il s’est agi pour le ministre de l’Equipement d’apporter des éclairages sur les dernières décisions prises en conseil des ministres déclarant d’utilité publique, un certain nombre d’infrastructures dans la Ville de Niamey. M. Ibrahim Nomao a aussi saisi, cette occasion pour tirer le bilan des visites de terrain qu’il a effectuées sur plusieurs grands chantiers à l’intérieur du pays et de présenter les conclusions qu’ont tiré ses services relativement à la conduite de ces grands chantiers ainsi qu’à l’entretien du patrimoine routier national.
Le dernier conseil des ministres a déclaré d’utilité publique trois (3) carrefours dans la capitale. Il s’agit des ronds points des armées ou rond sixième, du rond point des Martyrs (Kennedy) et du rond point Lako, au niveau desquels, des travaux de construction d’échangeurs seront bientôt engagés. Cette décision a soulevé des débats et des inquiétudes de la part des citoyens notamment les usagers et les riverains. Les premiers craignent le blocage de la circulation, les seconds s’interrogent sur leurs indemnisations. Le ministre de l’Equipement a tenu à rassurer tout le monde.
A ceux qui s’inquiètent du blocage de la circulation, M. Ibrahim Nomao assure que ’’nous travaillons justement à fluidifier la circulation. C’est pourquoi, nous allons prendre les dispositions nécessaires pour que la circulation ne soit pas bloquée dans la ville de Niamey’’. Et pour ce faire, le ministre de l’Equipement précise que tous les travaux ne débuteront en même temps. Relativement aux inquiétudes des riverains, le ministre Ibrahim Nomao, rappelle qu’il existe une loi qui réglemente toutes ces questions. ’’Les gens sont le plus souvent pressés ; ils pensent que dès qu’on commence un chantier, il faut directement indemniser les uns et les autres. Cela ne peut pas se faire’’ a-t-il dit.
Le ministre de l’Equipement d’expliquer ensuite que les riverains des chantiers ne sont pas impactés de la même manière. Certains subissent des démolitions d’immeubles, d’autres suspendent juste leurs activités du fait des travaux. ’’On ne peut pas régler tout le monde en même temps, mais la loi fait obligation à l’Etat de faire l’évaluation des impacts sur les populations et de les indemniser à temps’’ a-t-il déclaré. C’est pourquoi, il appelle les uns et les autres à se calmer, rappelant que pour le cas du premier échangeur, le décret a été déjà pris. ’’Le processus suit son cours normal et les populations concernées seront indemnisées. Il faut que les uns et les autres se rassurent. L’’Etat veille au grain pour que tous les impactés soient dédommagés comme il se doit, mais il y a des procédures qu’il faut suivre et respecter’’ a-t-il déclaré.
Le ministre de l’Equipement est ensuite revenu sur les chantiers engagés et ceux qui le seront incessamment en vue de rendre notre capitale ’’coquette’’ ainsi que l’envisage le Programme Niamey Nyala. Ainsi, en plus du premier échangeur déjà en service, il sera construit trois (3) autres à savoir celui du rond des Martyrs, puis au rond point Lako et enfin au rond point sixième. Un troisième pont sur le fleuve sera également construit à Niamey au niveau de Goudel. D’autres chantiers sont en cours, il s’agit a indiqué M. Ibrahim Nomao, des routes Goudel-Tondibiyah-Tondikoirey, le boulevard Askia Mohamed, la voirie dans le 5ème arrondissement Communal (route Torodi). En somme, c’est au total 70 km de routes qui seront réalisées dans la Ville de Niamey ; certaines routes sont déjà construites (Route Est-Ouest, route de l’Ader). Il y’a enfin le chemin de fer dont les travaux seront bientôt lancés à partir de Niamey.
’’Toutes ces infrastructures, s’inscrivent dans le cadre du Programme Niamey Nyala du Président de la République. Et ce n’est que le volet routes et ouvrages ; il y’a d’autres aspects qui sont gérés par d’autres ministères’’ a indiqué le ministre de l’Equipement. Et Ibrahim Nomao d’ajouter qu’aucune commune, qu’aucun quartier, ni aucun espace public n’a été oublié dans le cadre de ce programme. ’’C’est un engagement que le Président de la République a pris, celui de rendre notre capitale coquette, et nous sommes à pied d’œuvre pour concrétiser ce programme’’ a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Equipement a ensuite abordé la question des grands chantiers en cours à travers le pays après des visites qu’il a effectuées au niveau de ces différents chantiers. Il s’agit notamment des chantiers de construction de la Route Moujia-Illéla-Badaguichiri, Madaoua-Bouza-Keita, Madaoua-Guidan Roumdji, Maradi –Madarounfa-Frontière du Nigeria, Zinder-Guidimouni, Goudoumaria-Djajiri, Tsernaoua-Madaoua, Bella-Gaya, Filingué-Sanam et Say-Tapoa. Tous ces chantiers accusent malheureusement un retard dans leur exécution à l’exception de Tsernaoua-Madaoua, qui est même en avance sur le délai.
Toutefois, le retard n’est pas le même au niveau de ces différents chantiers. Certains ont accusé un gros retard comme Bella-Gaya, Say-Tapoa ou Madaoua-Bouza-Keita. Pour d’autres, le retard est relatif comme au niveau de Moujia-Illéla, mais d’autres encore sont par contre abandonnés, c’est le cas de Goudoumaria-Djajiri. Pourtant assure le ministre de l’Equipement, aucune entreprise ne nous a fait cas de retard de paiements. C’est pourquoi, le ministre Ibrahim Nomao a été clair et ferme sur la conduite de ces chantiers. ’’Nous n’accepterons plus que les entreprises dorment sur leurs lauriers et ne rendent pas les travaux à elles confiés dans le délai. Nous allons veiller sur tous ces chantiers pour que les uns et les autres respectent leurs engagements’’ a-t-il prévenu.
Des directives ont été clairement convenues entre les différentes entreprises et le ministère. Certains contrats ont été tout simplement résiliés, c’est le cas de Goudoumaria-Djajiri. La route Madaoua-Bouza-Keita, devait être bitumée après son aménagement en latérite mais les travaux ne sont pas encore achevés. ’’Puisque le financement est acquis, nous allons nous mettre en accord avec les bailleurs pour voir comment nous allons commencer le bitumage’’ a dit le ministre de l’Equipement. Et parallèlement, les entreprises ont été instruites pour terminer les travaux. S’agissant de Bella-Gaya, le ministre de l’Equipement citant les services des douanes, a indiqué que le Niger est en train de perdre beaucoup de ressources du fait du mauvais état de ce tronçon.
’’Si nous avons accepté que les entreprises de la sous région viennent prendre des marchés chez nous, c’est qu’on attend d’elles, des prestations acceptables ; si ce n’est pas le cas, nous seront obligés de retirer ces contrats et de les remettre à ceux qui peuvent exécuter le travail dans le délai’’ a déclaré M. Ibrahim Nomao.
Par ailleurs, ces visites sur les chantiers et à l’intérieur du pays ont permis au ministre de l’Equipement de tirer un certain nombre de conclusions. ’’La première, c’est que nos routes ne sont pas protégées’’ a fait constaté M. Ibrahim Nomao. Il cite à titre d’exemples les multiples cassis sauvages construits tout au long de la RN1. A ce sujet, le ministre a demandé aux différentes directions régionales de lui faire la situation. Ce qui permettra de prendre les mesures qui s’imposent relativement à ces cassis sauvages et à ceux qui les mettent en place.
’’Nous allons rétablir la signalisation à l’entrée des agglomérations, mais nous allons dégager tous ces cassis sauvages’’ a déclaré le ministre de l’Equipement.
Il a annoncé par ailleurs qu’une loi sera prise sur la protection du patrimoine routier national. ’’Il est inconcevable que l’Etat mette des milliards pour construire ces routes et que des personnes se lèvent pour casser et placer des cassis comme elles veulent’’ a prévenu Ibrahim Nomao. De même, le ministre a indiqué que l’entretien routier sera revu. En outre, le ministre de l’Equipement est revenu dans un langage franc sur les retards des chantiers, qu’il explique par le choix des entreprises. ’’Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il y a un mauvais choix des entreprises ; dorénavant seules les entreprises capables d’exécuter les contrats dans les délais gagneront des marchés. Il n’y aura plus de camaraderie dans le choix des entreprises’’ a-t-il déclaré.
Et pour cela, Ibrahim Nomao a annoncé qu’une liste noire (Black liste) des entreprises sera établie. ’’On ne va plus accepter que des entreprises qui sont défaillantes aujourd’hui, qui ont été défaillantes dans un passé récent, aient des marchés sachant qu’elles ont été de tout temps en retard par rapport aux délais’’ a-t-il précisé. Le ministre de l’Equipement a assuré que le processus est engagé pour déterminer des critères objectifs en vue de la constitution de cette liste noire. Il a en outre précisé que les entreprises qui se retrouveront sur cette black liste, n’auront plus des marchés pour les grands chantiers, mais elles pourront postuler pour d’autres aspects.
Le ministre de l’Equipement a également évoqué les problèmes des carrières qui retardent, voire bloquent carrément des chantiers. Des mesures législatives ou réglementaires supplémentaires sont envisagées pour corriger cette situation. M. Ibrahim Nomao a enfin souligné que d’autres chantiers sont en cours dans le domaine des routes rurales sur lesquels, il a promis de revenir faire la situation prochainement. En somme, un changement sera opéré sur toutes ces questions de travaux et de chantiers. ’’Nous n’allons plus continuer à déposer des pierres, et attendre huit à neuf mois avant de commencer les travaux. Si nous devons lancer un chantier, il faut que les travaux commencent au plus grand tard dans une semaine’’ a-t-il conclu.