Ce 18 mai, dans une intervention devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, le Vice-ministre des affaires étrangères tchadien, Oumar Ibn Daoud a averti que des mercenaires et des combattants terroristes étrangers descendaient depuis quelque temps vers le Sahel. Cette situation, a-t-il affirmé, constitue un véritable risque pour la situation sécuritaire déjà fragile dans la région.
Estimant la situation très préoccupante, il a tiré la sonnette d’alarme sur les risques potentiels qui planent sur les pays de la région dans un contexte où les mercenaires étrangers sont invités à quitter la Libye, sans mesure de désarmement ni d’accompagnement en leur faveur : « Sans mesure de désarmement ou d’accompagnement des mercenaires et combattants étrangers en provenance de Libye, tous les pays voisins risquent d’être exposés », prévient Oumar Ibn Daoud.
Le diplomate a en outre plaidé à la tribune de l’ONU en faveur d’un meilleur financement de la force conjointe du G5 Sahel.
Selon lui, cette force a besoin d’un fonds d’appui durable et d’un bureau de soutien logistique et opérationnel des Nations Unies, alimentés par les contributions des 193 pays membres de l’ONU. Un plaidoyer qui a reçu écho auprès de Linda Thomas-Greenfield, l’ambassadrice américaine auprès de l’organisation.
La représentante américaine a en effet déclaré que l’administration Biden était inquiète de la poussée de l’extrémisme violent au Sahel, et que d’après les États-Unis, les fonds de maintien de la paix alloués par l’ONU ne constituent pas une source de financement viable pour la force conjointe. Elle milite de ce fait, pour la mise en place d’un fonds d’affectation spéciale et des financements bilatéraux en faveur de la force conjointe.
Depuis le début de ce mois, ce sont environ 10 000 personnes qui fuient chaque jour les attaques terroristes dans la zone dite des 3 frontières pour s’ajouter aux 29 millions de personnes en situation d’urgence humanitaire au Sahel.