Au cours du premier trimestre 2021, le Niger a déjà enregistré 3 213 cas de rougeole contre 1 081 cas à la même période l’année dernière, soit près de trois fois plus. Sur le seul mois d’avril, le pays avait dépassé la barre des 6 000 cas suspects de rougeole. Cette épidémie a déjà entraîné 15 décès, et 27 districts sanitaires sur 73 connaissent déjà une épidémie de rougeole, selon les données du ministère de la Santé publique.
La rougeole est la maladie virale la plus contagieuse au monde. Pour la combattre, il est nécessaire d’assurer une couverture en vaccination de 95 %. Malheureusement dans la plupart des centres de santé du Niger, cette couverture ne va pas au-delà de 50 %. Ce pourcentage est encore plus faible dans les régions de Tillabery, Tahoua et de Diffa du fait de la dégradation du contexte sécuritaire, d’après les données statistiques.
Au front contre la propagation de la maladie au Niger, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a lancé fin avril 2021, une campagne de vaccination en accord avec le ministère de la Santé qui n’a pas eu le succès escompté.
En effet, les populations n’ont pas manifesté un grand intérêt pour l’initiative, pensant à tort que c’était une campagne de vaccination contre la Covid-19.
« Nous avons donc renforcé les activités de sensibilisation et d’engagement communautaire, pour rappeler aux familles ce qu’est la rougeole et ses conséquences sur la santé des enfants, ainsi que la nécessité de les faire vacciner afin de les protéger contre la maladie et de couper la chaîne de transmission », a déclaré François Rubona, coordinateur médical pour Médecins Sans Frontières au Niger.
À l’approche de la saison des pluies, période où on enregistre chaque année un pic des cas de paludisme, François Rubona a appelé au renforcement du dispositif sanitaire dans tout le pays.