Excellence, Monsieur le Président Vous avez sans doute reçu la première partie de cette longue lettre je me suis employé à vous adresser afin de vous entretenir d’un certain nombre de choses sur lesquelles votre silence est assimilé, soit à une complicité active, soit à une ignorance de la situation sociopolitique réelle du pays, s’il ne s’agit pas encore d’une incapacité notoire à redresser la direction d’une gouvernance qui nous mène droit dans le mur.
Et s’il est arrivé, comme cela est courant chez nous, que le moindre écho de cette lettre ne vous soit pas encore parvenu, je voudrais vous rappeler que, dans cette première partie de ma lettre que j’ai terminée sur la mise en garde de la présidente de la Conseil Constitutionnel de transition de Salou Djibo, madame Fatoumata Bazèye, j’ai évoqué des affaires graves tels que les 1000 milliards d’EXIMBANK, les 50 milliards du Congo, le brûlant dossi er de l’échangeur ou encore les sales affaires en perspective au titre desquelles j’ai cité les 13 misérables petits kilomètres reliant les ambassades à Tondibia et qui vont coûter au contribuable nigérien plus de 21 milliards auxquels il faut bien ajouter les intérêts : plus d’un milliard et demi à payer pendant 15 ans. Une véritable arnaque qui vaut bien qu’on s’y attarde, histoire de dire un petit mot de la BOAD, cette banque à vocation sous-régionale dont la raison d’être serait d’accompagner les pays membres dans la mise en oeuvre de projets de développement.
A ce taux usurier, la Boad pourrait rapidement prospérer, mais on ne sait plus dans l’intérêt de qui ? Pas de nos Etats en tout cas qu’elle contribue à asphyxier financièrement. Pour fermer cette parenthèse, je considère que la Boad ne sert à rien d’autre qu’à gruger nos Etats et elle y parvient fort bien. A votre endroit, je voudrais dire qu’il est bien regrettable de constater que vous soyez contraint de financer la reconstruction de ces 13 misérables petits kilomètres à partir d’un prêt scandaleux qui ne fait honneur, ni à la Boad ni à votre gouvernement. Malgré par ailleurs la santé financière de l’Etat que vous chantez sans arrêt. L’instrumentalisation des médias d’Etat que vous avez tant dénoncée, vous l’avez reprise à votre compte, donnant l’occasion à ceux qui ont cru en vous, de découvrir que vous prêchez des paroles auxquelles vous ne croyez nullement.
Vous avez même fait dans le pire, non pas dans la censure de l’opposition politique, qui revient toujours tel un serpent des mers, mais dans le comportement irresponsable de ceux qui, à Télé sahel, pensent servir vos intérêts exclusifs. Il est bien vrai qu’on ne peut pas vous opposer les actes délibérés et dangereux de quelques idiots en quête d’argent de poche. Cependant, il vous revient de faire arrêter des bêtises qui, ailleurs, ont mis le feu aux poudres. Pour votre information, lors de l’ouverture de la conférence sur les faux médicaments, le présentateur du journal télévisé de Télé sahel a cru bon de porter une chemise aux couleurs du Pnds, frappée du logo de Tatali Iyali, l’ong de votre chère épouse qui avait initié et conduit ladite conférence. Et toujours cette propension à faire semblant.
A votre avis, monsieur le Président, quelle pertinence y a-t-il à faire une telle conférence, avec plein d’invités étrangers qui ont tout loisir de constater que les rues de Niamey, justement, pullulent de ces médicaments ? N’avez-vous pas les prérogatives et les pouvoirs pour interdire ces faux médicaments et sévir contre ceux qui en font leur commerce ? N’est-ce pas un gaspillage de l’argent public ? Souvenez-vous, monsieur le Président, en politique, l’ennemi, c’est la famille.