Dans un rapport paru ce 28 mai, l’ONG International Crisis Group (ICG) a tiré la sonnette d’alarme sur le danger de voir le groupe État islamique au grand Sahara se renforcer face à la montée des milices d’autodéfense dans la région de Tillabéry.
La multiplication des groupes anti-djihadistes dans cette région de l’Ouest du Niger risque de fournir à l’organisation terroriste des recrues supplémentaires, selon l’ONG qui demande au Niger de tirer exemple de l’expérience des pays voisins, notamment du Burkina Faso et du Mali, où l’émergence de milices locales a poussé des civils à rejoindre les groupes terroristes.
Ces groupes d’autodéfense formés le plus souvent sur des bases communautaires sont très vite perçus comme des dangers par les autres communautés qui, en réaction, n’hésitent pas à rechercher du soutien auprès des groupes terroristes, prévient l’ICG.
« Les autorités devraient décourager la formation de groupes d’autodéfense, qui ont encouragé la violence, et arbitrer les conflits communautaires qui alimentent le recrutement de groupes armés », relève-t-on dans le rapport qui indique également que la flambée des violences dans la région intervient dans un contexte où un deuxième coup d’État militaire vient d’avoir lieu, plus précisément au Mali voisin.
La région de Tillabéry comme celle de Tahoua et de Diffa, est confrontée à des attaques de groupes armés depuis 2015.
Notons que début mai, International Crisis Group a mis en garde contre la naissance d’un quatrième foyer djihadiste dans la région de Maradi. Là également, c’est la prolifération des groupes d’autodéfense qui a été citée comme principal facteur de risque.