Communiqué du lundi 16 décembre 2013 : Procès Areva/Uranium du Niger (20 décembre 2013)
L'Observatoire du nucléaire met en ligne un document crucial A quatre jours du procès qui l'opposera à Areva vendredi 20 décembre au Tribunal de grande instance de Paris, l'Observatoire du nucléaire met en ligne sur son site web un document crucial accablant pour Areva.
Il s'agit d'une lettre d'amendement au projet de budget 2013 de l'Etat du Niger, datée du 29 novembre 2012, signée par le ministre des finances Gilles Baillet, et qui précise les modifications de dernière minute.
Un tableau permet de constater que la plupart des nouvelles dépenses correspondent à des recettes d'un montant équivalent. Plus particulièrement, le fameux "don d'Areva" de 17 milliards de France CFA (26 millions d'euros) est directement pré-affecté à l'achat d'un avion présidentiel (10 milliards FCFA) et d'un "avion de reconnaissance" (7 milliards FCFA).
Pour mémoire, les documents révélés par l'Observatoire du nucléaire depuis le début de cette affaire - en particulier le compte-rendu d'une rencontre secrète tenue le 13 novembre 2012 entre Areva et le chef de cabinet de la présidence du Niger - ont permis de constater que le "don d'Areva" s'est finalement monté à 35 millions d'euros, une troisième tranche de 9 millions d'euros étant venue compléter les deux premières tranches respectivement de 16 et 10 millions.
Rappelons que, dans un premier temps, Areva a menti en niant carrément l'existence de ce fameux don (cf dépêche AFP du 12 décembre 2012) et a assigné en justice l'Observatoire du nucléaire pour une prétendue "diffamation" (d'où le procès de ce 20 décembre 2013).
L'Observatoire du nucléaire maintient que, loin des dizaines de milliards d'euros que la France et Areva devraient verser au Niger pour l'avoir spolié et contaminé par l'extraction de l'uranium depuis 50 ans, le versement de ce curieux "don" est une pratique relevant de la corruption, au moins moralement si ce n'est juridiquement.
L'objectif d'Areva est assurément d'inviter les dirigeants du Niger à continuer à porter de façon très modérée les revendications du peuple nigérien qui ne supporte plus d'être contaminé et spolié par l'industrie nucléaire française. Cette dernière alimente ainsi à bon compte son parc de centrales dans le cadre d'une fausse "indépendance énergétique" basée... sur l'importation de l'uranium.