Lancement du Boot Camp International sur l’Orpaillage : Les impacts de l’exploitation aurifère artisanale et industrielle en Afrique de l’Ouest au menu des échanges
Le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Phd Mamoudou Djibo et la ministre des Mines, Mme Ousseini Hadizatou Yacouba ont coprésidé, hier matin, à l’Ecole des Mines, de l’Industrie et de la Géologie (EMIG) de Niamey, la cérémonie officielle du Boot Camp international sur l’orpaillage. Organisé par le réseau activités minières responsables et développement Durable du programme Partner, qui est le fruit d’une collaboration institutionnelle entre l’IRD, l’AFD, la Banque Mondiale et l’Association des Universités Africaines, ce boot camp se tenant du 7 au 11 juin 2021 a pour thème «les approches multi-échelles des impacts positifs et négatifs de l’exploitation aurifère artisanale et industrielle en Afrique de l’ouest : problématiques, méthodologies et perspectives de recherche».
Dans le discours qu’il a prononcé à cette occasion, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche s’est réjoui du choix de l’EMIG pour abriter le bootcamp sur une thématique d’actualité aux enjeux multiformes. Le réseau activités minières responsables et développement Durable du programme Partner qui regroupe les institutions d’enseignement de Côte d’Ivoire, de Guinée et du Niger a pour but, entre autres, la mise en commun des ressources humaines et le partage d’équipement analytiques lourds, le développement des programmes commun d’intérêt sous régionaux pour la formation et la recherche des actions communes notamment dans le cadre des laboratoires mixtes internationaux et la recherche de financement ; le développement et le renforcement d’expertise pour la recherche, le soutien aux doctorants en cotutelle avec des bourses doctorales et ou des frais de fonctionnement pour les thèses ; l’accompagnement des rencontres ateliers scientifiques, une plateforme d’échanges intersectorielle notamment pour accompagner la LES ; l’appui à l’élaboration et l’accompagnement des stratégies d’innovations.
C’est conscient des enjeux environnementaux, sociétaux, sanitaires et économiques des activités minières aurifères à l’échelle artisanal ayant formalisé un programme de recherche sur les petites mines, a souligné Phd Mamoudou Djibo, que ce réseau a décidé de réunir les scientifiques les industrielles les structures étatiques et des ONG en charge des questions de l’orpaillage. Aussi, le ministre de l’Enseignement et de la Recherche s’est dit persuadé qu’auregard de la qualité des acteurs impliqués et des experts sollicitésdes recommandations et des réponsesadéquatesliées aux activités d’orpaillage et des activités industrielles seront formulées, à l’issue des travaux.
La ministre des Mines, Mme Ousseini Hadizatou Yacouba a, pour sa part, relevé l’importance de la thématique de l’orpaillage qui, a-t-elle estimé, dépasse les frontières d’un seul pays. Selon ses explications, il n’existe au Niger qu’une seule Société d’exploitation industrielle d’or, la Société des Mines du Liptako (SML), constituée en décembre 2019. Avec une production moyenne annuelle de 472KG, l’usine est aujourd’hui en arrêt momentané du fait de l’insécurité dans la Zone. Aussi, a ajouté la ministre des Mines, le potentiel aurifère étant important avec environ 6 tonnes d’or métal dans le Damagaram Mounio et l’Air et 26 tonnes d’or métal dans le Liptako, l’exploitation artisanale de l’or, communément appelée orpaillage qui avait débuté au Niger en 1984 en tant qu’activité saisonnière de subsistance, s’est accentuée au fil du temps pour devenir une activité principale.
D’après la ministre des Mines, plus de 200 sites d’orpaillages sont répertoriés et plus de huit cent mille personnes à travers le pays vivent de cette activité. «En effet, la production de l’or issue de l’exploitation artisanale et à petite échelle est estimée à 313, 45 Kg en 2017 même si elle est retombée à 90, 7 kg en 2020, baisse que nous imputons autant à l’insécurité qu’au fait que les artisans déclarent de moins en moins leur production, les contrôles sur le terrain se faisant rares», a expliqué Mme Ousseini Hadizatou Yacouba. Par ailleurs, a reconnu la ministre des Mines, même si l’orpaillage participe à la réduction de la pauvreté, il n’en demeure pas moins qu’il soulève de nombreux défis, d’ordre social, sanitaire, environnemental économique, sécuritaire et de droits humains. «Aujourd’hui, il s’agit, pour tous les décideurs, d’intégrer les enjeux liés aux trois piliers du développement durable, à savoir l’environnement, le social et l’économie dans les pratiques de l’orpaillage», a précisé Mme Ousseini Hadizatou Yacouba.
M. Guillaume Favreau, représentant de l’IRD s’est réjoui de voir les représentants des différents centres d’excellence qui, a-t-il dit, vont tous discuter, générer, comparer leurs résultats pour aboutir à une émulation bienfaisante et constructive sur la thématique de ce boot camp.