La situation sécuritaire s'est dégradée dans la région de Diffa dans le sud-est nigérien, proche du Nigeria, où des groupes jihadistes mènent depuis 2015 des attaques meurtrières, ont alerté vendredi les Nations unies.
"Entre janvier et juin 2021, neuf attaques conduites par des éléments présumés de groupes armés non étatiques (GANE) ont ciblé des positions des Forces de défense et de sécurité (FDS) respectivement à Diffa, Maïné-Soroa et Bosso, signe d'une dégradation de la situation sécuritaire le long de la frontière (avec le Nigeria)", indique un rapport le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), à Niamey.
Selon, Ocha, la dernière attaque a visé le 5 juin la position militaire à la Sonidep (dépôts de la société nigérienne de produits pétroliers), à l'est de la ville de Diffa (200.000 habitants), la grande ville du Sud-Est.
Un gendarme a été blessé, deux véhicules emportés et trois autres calcinés, selon l'agence onusienne.
Les autorités locales attribuent généralement ces attaques à Boko Haram ou à l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) issu d'une scission du groupe jihadiste Boko Haram.
Depuis fin mai, les jihadistes mènent d'audacieuses attaques contre la ville de Diffa, selon les autorités.
Outre les attaques, Ocha déplore "de nombreux incidents ciblant des civils" : enlèvements contre rançons, explosions d'engins improvisés qui "continuent d'être enregistrés" dans cette région.
Ainsi, les réfugiés arrivés à Chetimari, près de Diffa "varierait entre 7.000 et 13.500 personnes" avec "une proportion importante d'enfants non accompagnés" d'après les estimations onusiennes.
La région de Diffa abrite selon l'ONU 300.000 réfugiés nigérians et déplacés, fuyant depuis 2015 les exactions des jihadistes.
La région fait actuellement face à "de nombreux cas" de malnutrition chez les enfants, de rougeole et de méningite, selon l'ONU.
Environ, 41 organisations humanitaires dont 11 Agences des Nations Unies interviennent à Diffa.