Dans l’allocution d’ouverture de cette cérémonie, le Médiateur de la République, a indiqué que l’union par le lien du mariage est une prescription constante, universelle et perpétuelle.
Il a ajouté que le mariage est la principale institution sociale dans toutes les sphères de civilisation, et dans toutes les religions révélées ou non. « Le mariage est donc une bénédiction certes bénéficiant de la protection divine, parce que d’inspiration religieuse, mais aussi à cause de cette fonction divine, il est encadré par le pouvoir temporel qui se doit de consacrer textuellement sa sacralité. Si le mariage est sacré, les formes et modalités de son accomplissement doivent aussi correspondre à cette sacralité » a dit Me Ali Sirfi Maiga. Il a ajouté que le mariage est une union légitime entre l’homme et la femme et non entre l’homme et la fillette. D’ailleurs sur le plan religieux, a-t-il poursuivi, il est exigé des conditions de fond et de forme dont le consentement mais aussi des indications comme l’aptitude physique, le discernement, la maturité. En somme, le mariage de la jeune fille avant une certaine maturité constitue en réalité le cauchemar des pouvoirs publics qui se doivent de multiplier les cadres de plaidoyer permettant d’endiguer avec droiture et sérénité ce grand problème social.
Selon une étude de l’UNICEF datant de 2016, 75% de filles sont mariées avant leur 18ème anniversaire, 28% d’entre elles sont même devenues épouses avant l’âge de 16 ans. Pour le Médiateur de la République, une année supplémentaire d’éducation pour les filles au niveau primaire réduit le mariage des enfants de 5,4% en même temps qu’elle réduit les grossesses précoces de 12,6%. Il a souligné que le mariage des enfants bafoue les textes de la république, mais aussi les instruments juridiques régionaux et universels de protection et de promotion des droits humains souscrits par notre pays. « Le combat pour l’effectivité des droits de la personne n’a donc pas de prix, parce que dans notre société, l’infraction la plus commise demeure la violation des droits et les catégories de personnes les plus victimes sont les femmes et les enfants, particulièrement la jeune fille. Il est donc temps d’agir, il est temps d’arrêter. Exercer des violences sur les femmes constitue aussi une infraction que la société ne doit plus tolérer. Il nous faut travailler laborieusement pour extirper de nos mentalités et de nos mœurs, les pratiques qui consacrent la négation des valeurs, la négation de l’humanité qui avance » a dit Me Ali Sirfi Maiga. Dans cet élan, a indiqué le Médiateur de la République, il faut un minimum de consensus et de compréhension en ce qui concerne l’encadrement juridique de la personnalité, plus précisément l’encadrement juridique relatif à la scolarisation de la jeune fille. « Notre atelier doit permettre de parachever ce chantier sur lequel travaillent ardemment l’Etat et ses partenaires. C’est le lieu de saluer le soutien technique, financier, et le travail qu’accomplit depuis plusieurs années l’Union Européenne. C’est aussi le lieu d’encourager et féliciter les leaders coutumiers et religieux qui ne cessent de sensibiliser leurs communautés sur le sens véritable de la famille et du mariage» a conclu Me Ali Sirfi Maiga.