Depuis quelque temps, Moov Niger est devenue Moov Africa, une mutation de forme qui annonce toutefois l’ambition pour cet opérateur de téléphonie cellulaire de devenir un géant continental. Pour consacrer cette mutation, la société a fait une campagne de communication et toutes les rues de Niamey notamment ont été placardées de belles affiches géantes. Seulement, il y a un hic. Les belles intentions et projets n’ont pas manifestement bénéficié du leadership managérial qu’il faut pour favoriser l’éclosion de la dynamique interne indispensable. Selon un confrère, les ambitions affichées n’ont pas résisté aux façons de faire de Moustapha Dadi, le tout nouveau directeur général nommé par la maisonmère pour relever ce défi. De fait, l’entreprise semble aller à vau-l’eau, perdant progressivement des parts de marchés importantes. De second derrière le leader du marché, il y a trois ans, Moov Africa est en train de péricliter. Et si les désagréments techniques subis par la clientèle en est pour quelque chose, ils ne constituent toutefois que la face immergée de l’Iceberg, la manifestation grossière d’un management aléatoire qui risque, à terme, de conduire Moov Africa vers des situations catastrophiques.
Un climat délétère et non propice au développement interne de l’entreprise
On le sait depuis toujours, pour réussir sa mission, un manager doit préalablement se préoccuper de la culture d’entreprise, travailler à la construire ou au besoin à la reconstruire et à la faire partager par l’ensemble des membres de l’entreprise.Or, selon des informations recueillies dans les milieux de la régulation du secteur, s’il y a un opérateur qui est en perte de vitesse, c’est bien Moov Africa et cela se justifie nettement par le climat interne qui prévaut depuis que Moustapha Dadi a pris les rênes de la société. Il a tout bouleversé, privilégié la confrontation avec le personnel là où le dialogue est de mise. Tout le monde est angoissé et paniqué car personne n’est à l’abri d’une rétrogradation de la part du directeur général. S’agirait-il pour lui de noyer ses erreurs, ses défaillances, ses échecs ? On l’ignore pour le moment. Ce qui est en revanche sûr, la démotivation est totale au sein de l’entreprise et à la limite, le personnel s’interroge sur la vocation de l’entreprise. L’ambiance de travail est morose et chacun se méfie de l’autre. Les méthodes utilisées par le directeur général pour casser la grève de mai 2018 en sont pour quelque chose. Au lieu de dialoguer avec le personnel pour trouver un compromis utile pour Moov Africa, il a choisi de diviser pour mieux régner. Des têtes ont été écourtées, de nouvelles, promues. S’il semble avoir gagné, le directeur général n’a toutefois pas apporté une solution durable et fructueuse pour l’entreprise. Il a choisi de fragiliser le personnel, au départ compact et solidaire alors que le problème reste entier. Les primes de logement, qui étaient au centre des revendications du personnel restent toujours inchangées, avec leur monstrueux fossé entre cadres marocains et nigériens. Les premiers bénéficient d’un montant compris entre 900 000 FCFA et 1 800 000 FCFA tandis que les seconds sont plafonnés entre 15 000 FCFA et 45 000 FCFA. De quoi créer des frustrations légitimes et démotiver les agents.
Le directeur général, Moustapha Dadi, a même refusé d’obtempérer à une décision de justice
En rétrogradant les uns pour faire monter les autres en grade et en traitements salariaux, Moustapha Dadia créé un climat de méfiance entre les agents et cassé l’élan de solidarité, plutôt une valeur qu’il aurait dû consolider et renforcer. Les droits du personnel sont piétinés. Pour preuve, lors des premiers mouvements de grève, Moustapha Dadi a recouru à des travailleurs temporaires pour remplacer les agents permanents. Il a bien accepté, à un moment, d’ouvrir des négociations directes avec les délégués du personnel, mais il n’a jamais signé le protocole sur lequel les parties sont tombées d’accord. Pire, en octobre 2020, le juge des référés a condamné la direction générale de Moov Niger afin que cesse immédiatement le recours aux travailleurs temporaires, sous astreintes de 5 000 000 FCFA de retard par jour, le sieur Dadi refusa d’obtempérer et poursuivit l’utilisation des agents temporaires.
Plus personne ne comprend les démarches et procédures de Moustapha Dadi, y compris dans le rang de ceux qu’il a utilisés pour briser la solidarité du personnel. Tandis qu’il chante que la société va mal, il recrute de nouveaux agents. Son langage, ses discours vis-à-vis du personnel, sont carrément décevants, selon une source. Et pendant qu’il démotive et démobilise par un discours mal-à-propos, la qualité du réseau et la satisfaction du client devient de plus en plus problématique.