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Visioconférence sur le maintien des filles à l’école : Echanges sur le décrochage scolaire en période du Covid-19

Publié le mardi 22 juin 2021  |  Le Sahel
Tahoua:
© Autre presse par DR
Tahoua: Forum régional Sur le maintien des filles à l`école et la réduction des abandons et exclusions au primaire et au secondaire
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La salle de conférence du Projet SWEDD (Projet Régional d’Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel-PRAF/DD-SWEDD) a servi de cadre d’échanges, par visioconférence, sur le maintien des jeunes filles à l’école en période du Covid-19. C’est le Secrétaire Général du ministère de l’Education nationale, M. Mohamed Zeidane et le Coordonnateur pays dudit projet, M. Ali Doungou Boubakar qui ont dirigé les échanges. Plus de 140 personnes, dont une trentaine au Niger, ont suivi ces débats qui ont regroupé les 9 pays participants aux projets dont les partenaires de mise en œuvre, des leaders religieux et des acteurs de la société civile. Des échanges fructueux ont permis aux participants de faire l’état des lieux des décrochages scolaires des filles surtout en période de Covid-19, leurs conséquences et les moyens d’y remédier.

En mars 2020, suite à la découverte du 1er cas du Coronavirus et face au risque de pandémie, le Niger avait fermé ses écoles. Le système éducatif est déjà en proie à de nombreuses difficultés. C’est ainsi qu’environ, 3,7 millions d’élèves se sont retrouvés sans accès à l’éducation. Les services connexes ont également été suspendus, notamment la restauration scolaire qui représente pour de nombreux enfants le seul repas équilibré de la journée. Aussi, le plus gros risque, dans une telle situation, reste que les enfants se déscolarisent alors que le système éducatif est déjà fragile, car plus de 45% des enfants ne vont pas à l’école. D’où l’importance du sujet de débat et de réflexion sur le maintien des filles à l’école en période de pandémie.

Dans son intervention, le Coordonnateur du Projet SWEDD-Niger a décliné les leçons apprises et les perspectives pour remédier au phénomène du décrochage scolaire dans les pays du SWEDD. M. Boubakar, souligne que les leçons apprises conformément au champ de l’étude d’une enquête sur le maintien des filles à l’école font ressortir que les effectifs des échecs scolaires au Secondaire ou des filles à risque sont plus élevés dans les collèges ruraux que dans les établissements semi urbains d’une part et que les élèves filles des milieux défavorisés sont plus victimes de décrochage ou de risque de décrochage d’autre part. «Selon les résultats de l’enquête les raisons les plus saillantes de ces échecs sont la vulnérabilité du ménage, l’analphabétisme des parents d’élèves, les travaux domestiques, le petit commerce, le mariage d’enfant; l’éloignement des établissements scolaires et le manque de transport ; la précarité des conditions d’accueil et d’hébergement des filles ; l’insuffisance des infrastructures d’accueil, les difficultés de trouver un tuteur convenable», a dit M. Boubakar.

Les perspectives pour remédier, selon le Coordonnateur du SWEDD se résument à la création des internats et des centres d’hébergement dans les zones rurales; la réinsertion des filles hors école dans le système éducatif ; la prise de mesures incitatives pour le maintien des filles (bourses, rations sèches, repas chauds, divers kits, etc.) ; des appuis aux parents en Activités génératrices de revenus (AGR) et en matériel d’allègement des tâches domestiques; des appuis pour le fonctionnement des internats et des centres d’hébergement créés par le gouvernement, le renforcement des capacités des structures d’appui à la gestion de l’école (AME et COGES). L’intensification de la sensibilisation ; l’alphabétisation des parents d’élèves et l’application ou la prise des lois qui protègent mieux la scolarité des filles.

Quant au secrétaire général du ministère de l’éducation nationale, il est intervenu pour évoquer la nécessité d’intégrer les résultats de cette enquête dans les programmes pays, à travers plusieurs stratégies prévues dans la programmation des ministères en charge de l’Education et de la Formation. Selon M. Mohamed Zeidane, le Programme de Transition Sectoriel de l’Education et de la Formation (PTSEF) a prévu trois (3) formules de réinsertion des enfants et adolescents non scolarisés et précocement déscolarisés. Il y a la formule dite «passerelle» qui vise à offrir une formation accélérée d’un an aux enfants (non scolarisés âgés de 9 à 12 ans et aux déscolarisés précoces des CI et CP) en vue de leur insertion ou réinsertion dans le circuit du cycle de Base 1.

Il ya ensuite la formule dite ‘‘Centre d’éducation alternative – CEA’’, qui vise à la fois une mise à niveau rapide et une préparation des jeunes à la vie active. Elle s’adresse aux non scolarisés de 10-14 ans et aux déscolarisés précoces. La formation sera centrée sur les compétences instrumentales de base. M. Mohamed Zeidane a aussi évoqué la nécessité que le programme de formation sur les compétences soient non seulement formels mais utiles dans la vie courante, pour qu’une proportion significative d’élèves disposent de compétences préprofessionnelles leur permettant un accès à une activité productive. «Ce sont toutes ces stratégies prévues dans la programmation des ministères de la formation professionnelle et de l’éducation qui seront mises en œuvre pour l’insertion, la réinsertion et le maintien des filles à l’école», estime –t-il.

En outre, a poursuivi le secrétaire général du ministère de l’Education nationale, suite à la signature du décret Présidentiel N°20170935/ PRN/MEP/A/PLN/EC/MES portant protection, soutien et accompagnement de la jeune fille en cours de scolarité et ses Arrêtés d’application, toutes les filles exclues pour raison de mariage ou de grossesses sont autorisées à revenir à l’école si elles le désirent. Enfin, M. Mohamed Zeidane a suggéré que les PTF à travers des projets comme le projet ‘‘LIRE’’, envisagent d’accompagner l’État dans cette dynamique. «C’est ainsi que le projet dans une de ses composantes relative au volet Réinsertion des enfants et adolescents hors école prévoit de grandes actions pour l’insertion et la réinsertion des enfants (plus de 53% dont les filles sont majoritaires) dans le système formel», a-t-il souligné.

Mahamadou Diallo(onep)
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