Le 10 décembre de chaque année est commémorée la journée internationale des Droits Humains. Cela fait suite à l’adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) le 04 Décembre 1950 lors de la 317ème séance plénière de l’Assemblée Générale des Nations Unies. La semaine dernière, c’est donc le 65ème anniversaire de cette journée qui a été célébré par la communauté internationale et aussi par les instances et organisations de défense, de protection et de promotion des Droits Humains de notre pays. Cet anniversaire, il faut le mentionner a été célébré au Niger sous des sons de cloches non pas divergents mais quasi harmonieux. En effet, à l’hôtel Sahel où a eu lieu la cérémonie officielle, seule la partie gouvernementale avait mentionné une certaine avancée positive sur les questions des Droits de l’Homme au Niger. Quant aux structures associatives oeuvrant dans le domaine, c’était sans surprise que dans leur globalité, el- Journée internationale des Droits Humains les ont condamné systématiquement les dérives totalitaires en cours quant à la suspension par l’Etat de certains Droits dévolus (Pourtant) aux citoyens par tous les textes de Loi. Même les structures de la Société Civile qu’on pensait très proches du gouvernement ont jeté du leste, dénonçant et condamnant la suspension des droits aux manifestations. C’est ici un signal fort pour le régime de la 7ème République qui doit comprendre par là qu’il est en train de perdre des plumes vis-à-vis de la Société Civile qui l’a accompagné jusque-là dans son combat. En effet, pour les observateurs avertis de la scène politique de notre pays, la Société Civile de notre pays est un géant dans le domaine de la contestation et des mouvements de masse qui a fait ses preuves à chaque fois qu’une dérive anticonstitutionnelle est en cours dans le pays.
L’on se rappelle encore avec joie comment cette Société Civile a contribué à l’échec du projet du Tazartché en mobilisant les réseaux régionaux et internationaux qui eux aussi ont fini par convaincre la communauté internationale de prendre position au profit de l’opposition de l’époque. Qu’on le veuille ou pas, c’est bien l’action des organisations nigériennes de la société civile qui a mobilisé la communauté internationale, non pas les arguments politiques auxquels personne n’accordait un réel crédit. Dans les sorties de contestation, c’est encore ces OSC qui sortaient le plus, qui étaient l’avant-garde même du combat. C’est dire que, ces Organisations savent très bien que leur force, leur atout premier réside dans leur capacité de mobilisation des masses à travers des manifestations de rue ; c’est une réalité partout au monde, dans les pays réellement démocrates. Les OSC ne sauraient donc laisser le gouvernement piétiner ses prérogatives sans réagir ; ceci équivaudrait à cautionner leur mort lente car, si aujourd’hui c’est l’opposition politique qui en est victime, demain ce serait certainement les OSC. On dit chez nous que « mieux vaut prévenir que guérir ». Ce 65ème anniversaire de la journée internationale des Droits de l’Homme a donc été célébré au Niger sous fond d’une alerte forte lancée en direction du gouvernement, principalement en direction du ministre en charge de l’intérieur pour sa décision d’interdire les manifestations publiques, seul moyen aujourd’hui pour les partis de l’opposition de faire connaître au peuple leurs préoccupations. Ceci est d’autant plus vrai que ces structures dénoncent une instrumentalisation par l’Etat des médias publics et privés. Le gouvernement se doit donc d’agir très vite en ramenant son bouillonnant ministre de l’intérieur qui est aujourd’hui sur une option « va-ten guerre. ». C’est une option qui n’arrange en rien le pouvoir de la 7ème République déjà miné par plusieurs germes de tension. Il est vrai qu’on ne dirige pas un peuple sans la fermeté ; encore faudraitil mettre ce peuple à l’abri des besoins les plus élémentaires. C’est un enseignement vieux comme le monde.