Une équipe du Médecin Sans Frontière (MSF) était, hier, mardi 22 juin 2021, face à la presse nationale à travers un café presse. Cette rencontre vise à informer les médias sur les actions réalisées, les défis et les futurs projets de l’organisation au Niger. Une journée durant, les responsables du MSF et les journalistes ont échangé à bâton rompu.
Trois communications ont été faites par les membres de l’équipe MSF. Ainsi, M. Alira Halidou, Chef de mission chez MSF a entretenu les journalistes sur l’historique, la charte de MSF et ses zones d’intervention au Niger. Il a souligné que MSF est une structure créée par un groupe de médecins et de journalistes, en 1971, en France. Au Niger, MSF est présent depuis 1985 où la structure appuie le gouvernement à travers des actions sur le terrain. Les actions du MSF, dit-il, sont orientées vers l’assistance médicale, la prise en charge de la malnutrition et dans les domaines complémentaires notamment la réponse d’urgence aux crises humanitaires. Parlant de la charte MSF, M. Alira Halidou a souligné que le principe central de leur charte réside dans le fait que les personnes ont droit à l’aide humanitaire. «La charte souligne l’impartialité, l’indépendance et la neutralité qui sont propres à MSF», dit-il.
Par la suite, Dr Youla, et M. Harouna Souley, respectivement Coordonnateur médical et Chef de mission, ont présenté la situation nutritionnelle, celle du paludisme et de la vaccination contre la rougeole pour l’année 2020. En ce qui concerne la crise nutritionnelle, il faut noter que MSF se prépare à un pic de grande ampleur dans le sud du Niger et le nord-ouest du Nigeria. «Du fait d’un afflux inhabituellement élevé d’enfants malnutris dans les structures sanitaires soutenues par l’association à Madarounfa dans la région de Maradi au Niger, MSF se mobilise pour élargir ses activités médico-nutritionnelles, ainsi que dans l’Etat de Katsina de l’autre côté de la frontière au Nigeria, afin de faire face à la période de soudure alimentaire et au pic saisonnier du paludisme qui s’annoncent particulièrement dévastateurs cette année», annonce un communiqué de presse de l’organisation.
Ce communiqué précise que, le nombre d’enfants sévèrement malnutris pris en charge depuis le début de l’année 2021 à Maradi par les équipes du ministère de la Santé nigérien et de MSF dans les centres de santé de Dan Issa, Madarounfa, Safo, Gabi et N’Yelwa a augmenté de 340% par rapport aux chiffres observés sur la même période l’année dernière, tandis que le nombre de ceux qui ont dû être admis en état critique à l’hôpital de Madarounfa a bondi de 46%.
Pour faire face à cette situation, en partenariat avec les autorités sanitaires, MSF se prépare à débuter de nouvelles activités de prise en charge nutritionnelle dans neuf centres de santé des districts de Guidam Roumdji et d’Aguié dans la région de Maradi. Dans le district de Madarounfa, où chaque année les efforts conjoints de MSF et du Ministère de la Santé nigérien permettent de doubler les capacités d’hospitalisation des enfants et de renforcer la prévention et la prise en charge des maladies infantiles lors du pic saisonnier de malnutrition et de paludisme, les équipes.
Au Niger MSF met en œuvre actuellement des programmes dans cinq régions du pays en appui au ministère de la Santé publique (Maradi, Zinder, Diffa, Agadez, Tillabéri). «Ses activités visent notamment à améliorer la santé des femmes et enfants de moins de cinq ans, à fournir des services médico-nutritionnels, à porter secours aux populations déplacées et aux victimes de violence, et à participer à des ripostes vaccinales contre la rougeole et la méningite et à la réponse aux épidémies», a rappelé Dr Francois Rubona Coordonnateur médical.