Le Haut Commissariat à la Modernisation de l’Etat (HCME), le ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant et l’Observatoire National pour la Promotion du Genre (ONPG) ont organisé, hier à Niamey, avec l’appui de la Coopération Suisse, un atelier de formation des dirigeantes des Organisations Féminines sur le Genre. C’est le secrétaire général du ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, M. Hachimou Abdoulkarim qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cette formation en présence haut commissaire à la Modernisation de l’Etat M. Amadou Saley Oumarou.
Les objectifs assignés à cette rencontre sont entre autres de renforcer la compréhension de l’importance de la loi sur les quotas en la décryptant sous l’angle de la participation politique des femmes ; de sensibiliser les acteurs clés sur la pertinence d’aller de l’avant avec les quotas et leur mise en œuvre ; d’élaborer une feuille de route et un document de plaidoyer qui engagent les organisations féminines et de poursuivre le plaidoyer pour le respect des mesures contenues dans la feuille de route.
Le secrétaire général du ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, M. Hachimou Abdoulkarim a d’abord précisé que le Niger est l’une des premières nations à encourager la participation politique des femmes avec la loi N°2000-008 du 07 juin 2000. L’objectif principal de cette loi, a-t-il expliqué, est l’institution d’un système des quotas dans les fonctions électives et nominatives au gouvernement et dans l’administration de l’Etat. C’est ainsi qu’elle a fixé 10% aux fonctions électives et 25% aux fonctions nominatives. Toujours dans la recherche de l’équilibre social et conscient que l’iniquité est l’un des obstacles majeurs au développement durable et à la promotion du capital humain, le gouvernement, a selon le secrétaire général du ministère en charge de la Promotion de la Femme, a encore révisé cette loi en 2014 portant ainsi, les taux à 15% pour les fonctions électives et 25% pour les postes nominatifs. Aussi, a-t-il fait savoir, en décembre 2019 cette loi a été encore revue à la hausse et les taux sont passés de 15% à 25% pour les fonctions électives et de 25% à 30% pour les postes nominatifs de l’un ou l’autre sexe.
Durant deux jours, des experts vont entretenir les participants sur le contenu de la Politique Nationale de Genre et de son outil de mise en œuvre, à savoir la loi sur les quotas. Cette occasion sera, a dit M. Hachimou Abdoulkarim, consacrée à des réflexions poussées et des propositions concrètes pour un plaidoyer pour la prise en compte du genre à tous les niveaux de la gouvernance administrative et politique.
Pour le Haut-Commissaire à la Modernisation de l’Etat, M. Amadou Saley Oumarou ces différentes lois qui ont été prises par les plus hautes autorités sont l’expression d’une volonté politique, même si la mise en œuvre n’est pas toujours facile. C’est pourquoi, a-t-il dit, il est du devoir du Haut-Commissariat à la Modernisation de l’Etat en tant qu’institution transversale, de soutenir les autres institutions afin d’accompagner le gouvernement à mettre en œuvre cette politique en matière du respect de genre.
Pour sa part, le chef du Bureau de la Coopération Suisse, M. Christian EGGS s’est félicité des avancées notables enregistrées par le Niger dans l’amélioration du cadre légal pour la réduction des inégalités entre les hommes et les femmes notamment en matière de participation valable de ces dernières dans les instances de prise de décision. Il a en outre invité les acteurs impliqués à suivre l’évolution quantitative de la participation des femmes et se donner les moyens et les capacités de suivre l’évolution qualitative. Cette question de suivi du respect des quotas n’est pas uniquement la responsabilité des femmes, c’est une cause commune de tous et il est important que chaque composante de la société se sente à la fois responsable de sa mise en œuvre et redevable devant le reste de la population.