NIAMEY- Plusieurs centaines de personnes ont pris part samedi à une gigantesque marche dans les rues de Niamey qui a pris fin devant le siège du groupe nucléaire français Areva, à l’appel du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (ROTAB-Niger), en vue d’exiger de la multinationale française le respect de la constitution nigérienne et du code miner en vigueur au Niger.
Cette manifestation se tient au moment où des négociations sont en cours entre le Niger et le groupe Areva qui exploite depuis plus de 40 ans, à travers ses filiales la SOMAÏR, la COMINAK et bientôt Imouraren, les gisements d’uranium d’Arlit, dans la région d’Agadez (extrême nord), pour la conclusion d’un autre contrat que Niamey souhaite "meilleur" ; l’ancien contrat qui lie les deux parties depuis plusieurs décennies arrive à terme à partir du 31 décembre 2013.
Selon le ROTAB, le groupe Areva, au mépris de la législation nigérienne, refuse de se conformer aux textes en vigueur au Niger en la matière, prétextant que le contrat qui le lie au Niger court jusqu’en 2043.
A travers cette manifestation, le ROTAB lance le début d’une campagne de mobilisation de tous les citoyens nigériens pour une marche de protestation, "contre le comportement du groupe Areva à l’endroit du Niger et de son peuple".
Cette marche qui a conduit les manifestants jusqu’au siège d’Areva à Niamey se déroule simultanément à Arlit et Agadez et partout où les intérêts d’Areva sont présents, notamment en France, selon le coordinateur du ROTAB, Ali Idrissa.
"L’objectif est de dire clairement au groupe français que le Niger n’acceptera plus de continuer à mendier pour nourrir ses populations et subvenir à leurs besoins, alors que son uranium, exploité depuis plus de 40 ans par Areva, lui rapporte énormément d’argent".
Pour illustrer ses propos, Ali Idrissa a déclaré que "depuis le début de l’exploitation jusqu’en 2010, le groupe Areva a fait sortir des mines nigériennes, plus de 114 000 tonnes d’uranium vendues pour un montant de plus de 2 295 milliards de FCFA. Sur ce montant, le Niger n’a reçu que 300 milliards de FCFA, soit 10% du total de la vente".