Le corridor routier Lomé-Ouagadougou-Niamey représente un axe incontournable pour la chaine d’approvisionnement transfrontalière entre le Togo, le Burkina Faso et le Niger. Mais cet axe vital se heurte à des goulets d’étranglement qui entravent la logistique et le commerce sous-régional.
Les travaux routiers sur le corridor Lomé-Ouagadougou-Niamey (LON) devraient connaitre un coup d’accélérateur, d’ici peu. C’est à la faveur d’une allocation de 470 millions de dollars, décidée par conseil d'administration de la Banque mondiale, le jeudi 15 juillet.
Cette subvention, qui sera débloquée par l'Association internationale de développement (IDA), vise à améliorer la qualité des services de transport et de transit le long de ce corridor de 1 065 km, qui relie les trois capitales du Togo, Burkina Faso et Niger. L’objectif final étant de développer les échanges et de réduire les délais de transport des marchandises importées et exportées via le port de Lomé et entre les trois pays.
On parle ici d’un axe majeur et vital qui concentre 28% du PIB du Niger et 7% de sa population, 40% du PIB du Burkina Faso et 21% de sa population, et 72% du PIB du Togo et 65% de sa population.
« Le corridor LON est d'une importance stratégique pour le Burkina Faso, le Niger et le Togo, et nous nous engageons à aider les pays à libérer leur potentiel économique », a déclaré Anne-Cécile Souhaid, spécialiste principale des transports à la Banque mondiale et chef de l'équipe de travail pour le projet. « Ce projet facilite la coopération régionale en combinant le soutien aux réseaux de transport et de commerce avec des réformes institutionnelles et des services logistiques pour relever collectivement les défis partagés par les pays participants ».
La portée du projet comprend également l’assistance dans l’amélioration des procédures douanières, du système de gestion des données de transport et la professionnalisation des acteurs du transport. Un volet social y est aussi prévu avec la réhabilitation des centres de santé, écoles et infrastructures associées.
Une fois le projet bouclé, l’institution financière estime, qu’en plus du renforcement de la sécurité routière, le temps de trajet des frets du port de Lomé à Niamey sera réduit de 25%, le passage des camions frontaliers entre le Togo et le Burkina Faso diminuera de 62% et de 54% entre le Burkina Faso et le Niger. Mieux, ce projet générera également une croissance forte et inclusive dans les communautés locales, ce qui résoudra les disparités entre les sexes et bénéficiera à des millions de personnes. Il est prévu que le pourcentage de femmes parmi les professionnels certifiés de l'industrie du convoyage par camion et de la logistique passera de 0 à 15%.