Protection des données à caractère personnel au Niger : L’OIM et ses partenaires examinent le dispositif législatif et institutionnel existant dans le domaine
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en collaboration avec la Haute autorité pour la protection de données personnelles (HAPDP), a organisé hier à Niamey, un atelier de présentation de l’état des lieux du dispositif législatif et institutionnel de la protection des données à caractère personnel au Niger. Cette rencontre de travail permet à l’OIM et ses partenaires dont l’ambassade du Royaume Uni au Niger, de valider l’état des lieux du dispositif législatif et institutionnel de la protection des données à caractère personnel et de présenter le plan stratégique de la HAPDP. Les travaux de l’atelier d’hier rentrent dans le cadre des activités que mène le projet de renforcement de la coopération transfrontalière en matière de gestion des frontières et de lutte contre la traite des êtres humains entre le Niger et le Nigeria (CATS).
Procédant au lancement officiel des travaux, le ministre de la Justice, Garde des sceaux, M. Boubakar Hassan, a affirmé que les données personnelles constituent un puissant moyen économique que les Etats doivent protéger. Tout en énumérant les dispositions prises par le gouvernement pour protéger ces données, il indique que la lutte contre l’usurpation des données à caractère personnelle est devenue une préoccupation mondiale qui nécessite une convergence d’action de l’ensemble des pays.
Dans son mot introductif de l’atelier, la présidente de la Haute autorité pour la protection des données à caractère personnel, Mme Sanady Tchimaden Hadatan, a rappelé que depuis le 5 juin 2020, le gouvernement a créé un comité ad ’hoc chargé du suivi du renforcement du dispositif législatif et institutionnel en matière de protections des données à caractère personnel au Niger. La protection de ces données étant peu familière ou carrément méconnue du grand public, la HAPDP s’attèle à sensibiliser tous les acteurs en vue de leur faire prendre conscience de la nécessité de sécuriser au mieux la gestion des outils qu’ils traitent. Elle fonde l’espoir que les résultats de l’enquête sur l’état des lieux du dispositif législatif et institutionnel de la protection des données à caractère personnel permettront de recenser les faiblesses du pays afin de leur trouver des solutions adéquates.
«Les données sont la pierre angulaire de la prise de décision. De ce fait, l’accès immédiat à des données fiables et de qualité est essentiel pour éclairer les politiques publiques, engager l’opinion publique et définir des actions stratégiques pertinentes», a expliqué la cheffe de mission de l’OIM au Niger, Barbara Rijks. Cette responsable humanitaire rappelle que cela a été souligné dans de nombreux documents cadres internationaux, notamment «Le Pacte mondial pour des migrations sures, ordonnées et régulières» dont le premier objectif est de promouvoir la collecte et l’utilisation de données exactes et désagrégées comme base de politiques fondées sur des preuves.
La cheffe de mission de l’OIM qui a contribué au déploiement du système d’information et d’analyse des données migratoires (MIDAS) au Niger a indiqué que la gestion de larges quantités d’informations peut présenter une menace et ouvrir les portes à des abus ou à leur utilisation en dehors du système. Elle insiste sur la capacité des administrateurs en charge des systèmes de traitement des données personnelles à garantir la protection de ces données. Barbara Rijks a salué les efforts du gouvernement du Niger pour assurer la protection des données à caractère personnel et l’assure de l’accompagnement de l’organisation onusienne pour «une gestion sûre» des frontières.