Niamey– Il a y 30 ans se tenait la Conférence Nationale Souveraine du Niger dans l’enceinte du palais des sports du stade de Niamey, baptisé depuis lors ‘’Palais du 29 juillet ‘’ en souvenir à cet événement qui avait jeté les bases de la démocratisation de la vie politique marquée depuis des décennies par le monolithisme et le régime d’exception.
Pour l’occasion, quelque 1200 délégués des forces vives du pays représentant des syndicats, des Scolaires, le secteur privé, le monde rural et les institutions de la République avaient pendant près de 100 jours établi un diagnostic des 30 ans de gestion du pays depuis son indépendance en 1960 et posé les jalons de la démocratisation.
On retiendra l’adoption des actes fondateurs de la 3ème République dont le projet de constitution d’un régime semi présidentiel dans le souci d’équilibrer les pouvoirs et éviter une concentration de pouvoirs, source de dérives dictatoriales constatée par le passé, des textes sur le régime de la liberté de presse consacrant une ouverture du paysage médiatique.
Les assises s’étaient achevées par la mise en place des organes de transition (un Premier Ministre disposant de pleins pouvoirs, un président protocolaire, un haut Conseil de la République, instance législative) avec pour ‘’cahier de charges’’ notamment d’organiser des consultations pour mettre en place les institutions de la République, de relancer l’économie et de moraliser la vie politique.
Après 18 mois, la transition avait réussi principalement à organiser les premières consultations multipartites de l’ère de l’indépendance ayant consacré l’alternance démocratique en 1993.
La conférence du Niger avait fait suite aux mouvements étudiants de fin 1990 et des revendications de certains acteurs pour plus de libertés démocratiques et ce dans un contexte d’ouverture au plan mondial.
On notera le ‘’vent de l’est’’ ayant entrainé la chute des régimes communistes en Europe de l’Est et l’appel à la Conférence de Baule en France à la démocratie du président français Mitterrand.