La société civile Nigérienne poursuit le combat pour un partage de production équitable entre Areva et l’Etat du Niger. L’idée est de faire appliquer le code minier élaboré en 2006. Le géant français producteur d’uranium exploite ce minerai depuis 45 ans dans des conditions que la société civile et le gouvernement jugent déséquilibrées. Le Weekend à l’initiative du Rotab-Niger une marche hétéroclite s’est déroulée à Niamey en direction du siège de l’entreprise, mais s’est heurtée à un cordon de sécurité (police).
« Nous avons travaillé dans le sens d’amener l’Etat du Niger à engager l’opération de diversification des partenaires et la valorisation des ressources qui a conduit à la modification du code minier qu’on avait à l’époque qui était moins avantageux pour le Niger parce qu’il ne prévoyait pas le partage, contrairement au nouveau code élaboré en 2006 ( ….) Désormais il est question de parler du contrat de partage de production qui prend en charge la nécessité que dans tous les contrats notre pays doit avoir une prise de participation » Voilà en substance ce qu’a expliqué Nouhou Arzika acteur de la société civile nigérienne à la West Africa Democracy Radio.
Les raisons de la colère de la société civile nigérienne sont à chercher « dans la signature d’une convention sur la base des anciens textes, notamment la loi minière de 1993, entre Areva et L’Etat du Niger en 2003 et qui ne tenait pas compte de la réforme » a poursuivi M. Arzika .
L’autre élément de la convention contestée, concerne le volet fiscal « dans la cadre de la dernière convention il y avait pratiquement une sorte d’exonération, tout se faisait presque gratuitement, les gens enlevaient et partaient, le pays ne gagnait pas grand chose, c’est 4 , 5, 6 à 7 milliards que le pays gagnait par an » expliquait celui qui est considéré comme l’un des chefs de file des « anti-Areva » à Niamey.
Lors d’un entretien accordé au journal français « la Tribune » et publié courant 2012 le ministre d’Etat, chargé du Plan et de l’Aménagement du territoire du Niger, Amadou Cissé, soulignait que le Niger souhaitait prendre progressivement son destin en main.
En 2014, le Niger rejoindra la horde des pays producteur de pétrole sur le continent africain, mais avant, indiquait le M . Cissé « il fallait rééquilibrer les partenariats signés avec les grands groupes internationaux ».
L’engagement de la société civile nigérienne a permis au Niger de devenir à court terme un pays producteur de pétrole « Certaines puissances avaient prédit l’exploitation de gisements de pétrole en 2050, on allait continuer d’aller chez eux faire de la mendicité internationale pour avoir la pitance quotidienne » tonnait le militant de la société civile.
Le Niger, considéré comme un des pays les plus pauvres de la planète est classé au 186 eme rang par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement sur 187 pays, pourrait bientôt se hisser, en raison de ses ressources minières, à un meilleur classement.