Des centaines de personnes ont manifesté samedi à Niamey pour dénoncer « un partenariat déséquilibré » entre le Niger et le groupe français Areva, qui exploite depuis une quarantaine d'années de l'uranium dans le nord du pays, rapporte l'AFP. C’est une marche de fonctionnaires, étudiants, journalistes, hommes politiques et responsables d'ONG, sur plusieurs kilomètres, qui devait atteindre le siège d'Areva mais qui a été bloquée par un cordon policier à une centaine de mètres du but. « Cela fait aujourd'hui 45 ans, dans l'opacité et la docilité complice des dirigeants nigériens, que la France, à travers ses prédatrices multinationales, dont Areva, exploite à sens unique l'uranium nigérien », fustige Ali Idrissa, coordinateur du Réseau des organisations pour la transparence et l'analyse budgétaire (Rotab), organisateur de la manifestation. Areva et le Niger sont actuellement dans un bras de fer sur le renouvellement du contrat d'exploitation de l'uranium qui prend fin au 31 décembre 2013. Selon Idrissa, Areva rejetterait l'application de la nouvelle convention minière du Niger de 2006 à ses filiales, évoquant notamment un titre minier octroyé en 1968 qui prévoit des clauses de stabilité de 75 ans, donc jusqu'en 2043.