Le samedi 28 décembre prochain, deux événements politiques majeurs sont prévus à Niamey. Il s’agit du congrès du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA), le principal parti au pouvoir, et le meeting de l’opposition réunie au sein de l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR).
Le parti présidentiel a prévu de tenir son congrès au Palais du 29 juillet et l’opposition a voulu organiser son meeting au stade général Seyni Kountché, distant de seulement quelques mètres du Palais. Mais le Directeur général du stade a refusé de donner ses installations à l’opposition, au motif qu’en plus du Palais du 29 juillet, le PNDS-TARAYYA a aussi réservé le salon d’honneur du stade pour toute la période de la tenue de son congrès. «Par conséquent, pour des raisons de sécurité, des personnes et des biens, je suis au regret de ne pouvoir donner une suite favorable à votre demande car les deux dates de tenue des réunions coïncident. En effet, la mobilisation des militants des deux parties à la même date et sur le même site pourrait dégénérer à tout moment. A cet égard je ne saurai gérer une telle situation comportant des risques incalculables», a répondu le Directeur général du stade, M. Ly Adamou Tabsirou, au coordonnateur régional de l’ARDR de Niamey. «Il nous a répondu le même jour où nous lui avions adressé la demande, comme si sa réponse était déjà préparée», se moque un des organisateurs du meeting de l’opposition. Selon l’intéressé, l’opposition va finalement tenir son meeting à la Place de la Concertation, devant l’hémicycle de l’Assemblée nationale. A la question de savoir si ce meeting sera autorisé par les responsables de la ville de Niamey, au vu du message-radio du ministre de l’Intérieur, notre interlocuteur nous a évoqué l’article 22 de la Charte des partis politiques qui, selon lui, oblige simplement les organisateurs de la manifestation à informer l’autorité en charge de la localité où la manifestation va se tenir. Mieux, selon toujours notre interlocuteur, il n’y a aucune raison qu’au même moment où les militants du PNDS-TARAYYA sont en train d’organiser une manifestation politique, on interdise à ceux de l’opposition de se réunir. Qu’est-ce qui risque donc de se passer en ce dernier samedi de l’année 2013 ? Dieu seul peut le savoir pour l’instant car, non seulement la mesure du ministre de l’Intérieur interdisant les marches et meetings de l’opposition n’est toujours pas abrogée, mais aussi, de leur côté les partis membres de cette opposition sont bien décidés à braver cette mesure qu’ils qualifient d’arbitraire et d’anti-démocratique. Il y a quelques jours, deux des principaux leaders de l’opposition ont sillonné les cinq communes de Niamey pour mobiliser les militants de leurs partis dans la perspective du meeting du samedi 28 décembre prochain. Il s’agit de M. Hama Amadou, président du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (MODEN/FA LUMANA-AFRICA) et de M. Seïni Oumarou, président du Mouvement national pour la société de développement (MNSD-NASSARA).