Dans son discours de clôture de la deuxième session ordinaire : le Président de l’Assemblée nationale demande au gouvernement de respecter les règles du jeu démocratique
Le lundi 02 décembre dernier, l’Assemblée nationale a clos sa deuxième session ordinaire au titre de l’année 2013. A cette occasion, le Président de l’institution a prononcé un discours dans lequel il s’est longuement attardé sur le comportement de certains acteurs politiques, avant d’inviter le gouvernement à respecter les règles du jeu démocratique.
Comme il en avait du reste l’habitude depuis que son parti participait à la gestion du pouvoir, le Président de l’Assemblée nationale Hama Amadou a encore touché là où ça fait mal dans son discours de clôture de la deuxième session ordinaire au titre de l’année 2013. En effet, devant de nombreux membres du gouvernement et un parterre des représentants du corps diplomatique, le Président de l’Assemblée nationale s’est longuement attardé sur le phénomène de corruption qui a fortement défrayé la chronique ces derniers temps sur la scène politique nigérienne. Ainsi, sans les nommer, Hama Amadou a fait un violent réquisitoire contre les acteurs politiques qui succombent aux tentations de la corruption. «Ces derniers ont ainsi choisi de privilégier leurs intérêts individuels au détriment de l’intérêt collectif, oubliant ce faisant nos valeurs traditionnelles de dignité et d’honneur, qui ont permis aux hommes et aux femmes, de la génération antérieure qui nous ont précédés dans ces fonctions de sauvegarder le respect dû par nos concitoyens aux serviteurs de la Nation qu’ils étaient. Il faut dire qu’à cette époque, ces hommes et ses femmes attachaient un grand prix à l’image sociale des familles dont ils étaient issus», a déploré le Président de l’Assemblée nationale. Revenant sur l’ambiance qui a caractérisé la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2013, M. Hama Amadou a noté que «tous les députés qui ont su, malgré la montée indéniable des tensions de l’adversité au sein de l’hémicycle, garder le sens des responsabilités, afin que s’accomplisse la mission primordiale de l’Assemblée nationale : celle de donner à notre pays un budget pour l’année 2014». Le Président de l’Assemblée nationale a, toutefois, attiré l’attention de ses collègues dépu députés sur le fait que le souci de défendre leurs intérêts politiques ne doit pas les détourner de leur responsabilité de représentants du peuple. «Car, ne nous le cachons pas, nous sommes à une époque, où le citoyen lambda lui-même s’est doté d’un sens critique et d’une perspicacité politique singulière, qu’aucun discours ou matraquage médiatique ne saurait brouiller. Il nous observe et ne dit rien, sachant qu’au bout du mandat qu’il nous a accordé, nous reviendrons vers lui. A cet égard, que nul député ne se nourrisse d’illusions. Le citoyen-électeur saura faire la différence entre les choix d’une conscience intègre et ceux d’une conscience fracturée et vendue à l’encan. Notre responsabilité à l’endroit de nos concitoyens doit donc, au total, se résumer à l’objectivité, à la sincérité et la loyauté», a averti M. Hama Amadou. Parlant du budget 2014, le Président de l’Assemblée nationale a rappelé qu’il est équilibré en recettes et en dépenses à la somme de 1867.565.403.749 FCFA, soit une augmentation de 27,82% par rapport au budget de 2013. M. Hama Amadou a tout de même relevé que plus de la moitié des recettes internes prévues ce budget repose sur la TVA, «c’est-à-dire sur les consommateurs nationaux, et donc la demande intérieure des ménages, fondée elle-même sur le pouvoir d’achat du moment, ainsi que sur la dépense publique, dépendant fortement du taux d’exécution du budget voté». C’est pourquoi il a souhaité que le pouvoir d’achat «se renforce, ou à tout le moins, s’étende davantage à un plus grand nombre de nos concitoyens à travers des emplois privés plus nombreux mais également plus durables». Selon le Président de l’Assemblée nationale, une des conditions nécessaires à la réalisation des actions prévues dans le budget 2014 est le respect par le gouvernement des règles du jeu démocratique, notamment dans ses relations avec l’opposition. «L’opposition doit donc pouvoir jouir de tous ses droits, sans vivre sous des menaces judiciaires permanentes. Car la démocratie pour être considérée comme réelle et vivante dans un pays, a besoin du débat politique contradictoire, tolérant et apaisé. Il faut donc que le statut de l’opposition soit respecté».