Agadez, La fête du Bianou a pris fin, ce mercredi 18 août 2021, dans la cour du Sultan de l’Air, Oumarou Ibrahim Oumarou où des centaines de jeunes, femmes, hommes habillés de leurs meilleurs atours de fête ont rivalisé de danses et de fairplay qui donne au Bianou toute la dimension socioculturelle qu’il renferme, et ce, depuis la nuit des temps.
Avant d’arriver au sultanat les festivaliers ont fait un tour à la résidence de l’autorité politique et administrative locale. Le gouverneur de la région, M. Sadou Saloké a salué et remercié les organisateurs qu’il a invités à ‘’tout faire pour conserver cette culture de l’abzine’’.
Le Bianou est une fête à caractère culturel et religieux qui n’existe nulle part au Niger qu’à Agadez. Selon les traditions orales cette fête est organisée pour commémorer le jour de la naissance du Prophète Mohamed (S.A.W). Elle commence le 10 du mois Moharem, un mois après la fête de Tabaski appelé aussi mois du Bianou.
La ville entière célèbre cette manifestation culturelle et religieuse aux allures carnavalesques où femmes, hommes, jeunes et personnes âgées paradent dans les grandes artères d’Agadez sous les rythmes endiablés des ‘’Akanzam’’, sortes de petits tambourins et du ‘’Tambari’ ’grand tambour guerrier. Deux groupes de danseurs, dont ceux du quartier Est et Ouest de la ville, chacun à sa tête un ‘’tambari’’, animent la Bianou, la grande fête de la musique, de la danse et de la beauté.
La beauté des jeunes filles s’exprime lors du Bianou où celles-ci sont maquillées avec art, parées de bijoux en or et argent, habillées de pagnes et foulards bleus, noires, de chemises d’un blanc ou noir éclatant ornées de galons au motifs rouges des agdésiennes. Elles marchent en suivant les danseurs avec la tête protégée de petits et larges parapluies aux couleurs chatoyantes.
Quand la fête atteint son paroxysme, ce sont des centaines de personnes qui sautent, dansent et virevoltent dans une sorte de procession guerrière où malgré la multiplicité des instruments et des tonalités, les sons s’harmonisent pour donner un cachet très particulier à la musique du Bianou. Lors des rencontres qui se tiennent dans des endroits bien déterminés des quartiers de la ville, les deux groupes de musique ne tarissent pas de défis.
Autrefois la rencontre des deux groupes dégénérait en affrontements le plus assez souvent violents et sanglants. De nos jours avec l’évolution des temps, l’ouverture d’esprit, la promotion de la paix et de la tolérance la fête se passe dans toute la joie et l’allégresse partagées avec tous les résidents et non-résidents d’Agadez, dans un climat de communion, de pardon et d’unité avec tous les nigériens sans distinction de race ou de religion.
Dans le commun des agdésiens on dit qu’il est difficile de ne pas être sensible aux rythmes du Bianou, une fête qu’ils ont dans leur sang. La fin du Bianou correspond à l’Achoura, dixième jour de l’an musulman.