La saison des pluies est favorable à l’éclosion d’une multitude d’insectes volants très divers. Parmi ces insectes qu’on trouve dans notre environnement au quotidien, on remarque une présence massive des mouches, principalement la mouche domestique. La mouche est généralement perçue comme un insecte malpropre, perturbateur et vecteur de germes. Et c’est tout à fait bien vrai. Elles sont dans les marchés, dans les habitations. Les mouches sont un peu partout. Ce qui multiplie, selon les spécialistes, les risques de contamination des aliments et donc de maladies pour les hommes.
Selon Dr Boubacar Thiombiano, enseignant à l’Ecole nationale de santé publique (ENSP) Damouré Zika de Niamey, la prolifération des mouches dans notre environnement n’est pas sans préjudices sanitaires. Cette prolifération est la conséquence d’une mauvaise hygiène de l’environnement et de l’habitat. La mouche domestique est un insecte parasitaire qui pond ses œufs dans les déchets organiques et végétaux en décomposition. Ces œufs, dans leur cycle, se transforment en asticots puis en mouches. Dotée d’ailes, la mouche se déplace facilement d’un objet ou aliment souillé et contaminé vers un aliment salubre exposé et non couvert. C’est ce que nous constatons dans la plupart des étalages des marchandises notamment le sucre, la charcuterie, les fruits et légumes. La mouche prolifère dans les poubelles, toilettes, sur des produits avariés et dans plusieurs endroits insalubres comme les dépotoirs.
Une véritable invasion dont les raisons sont saisonnières, selon les vendeurs de fruits et légumes et les bouchers qui sont assaillis par ces insectes. La prolifération des mouches en cette saison de pluie coïncide avec des maladies gastro-entérites, surtout celles caractérisées par de la diarrhée. Cette prolifération des mouches est donc un phénomène naturel qui présente un danger sanitaire. Comme conséquences sanitaires, indique Dr Boubacar Thiombiano, la mouche dépose et contamine les aliments frais non couverts, les ustensiles, notre environnement et notre organisme avec des bactéries provenant des milieux impropres et aseptiques et laissant apparaître colique, diarrhée, vomissements, intoxication et autres gastro-entérites chez l’être humain.
Pour lutter contre cette prolifération de mouches domestiques, Dr Boubacar Thiombiano souligne qu’il impératif de mettre l’accent sur l’observance et le respect des mesures d’hygiène et d’assainissement en vidant régulièrement les poubelles, en protégeant les aliments frais et les ustensiles. Il est aussi recommandé d’éviter l’usage abusif d’insecticides et de la fumigation qui peuvent être une autre source d’intoxication.
Par ailleurs, pour éviter la contamination, notre médecin conseille de bien cuire les aliments et les consommer avant leur refroidissement, de ne pas laisser traîner les débris alimentaires et de renforcer le contrôle de qualité et le transport des denrées alimentaires par la police sanitaire. Un bon conditionnement respectant les normes d’hygiène évitera l’avarie et la putréfaction des aliments, source de prolifération des mouches qui y pondent leurs œufs.
À propos de la mouche domestique
Selon le site passionsanté.be, la mouche domestique est la plus connue des espèces de mouche. On la qualifie ainsi parce qu’elle s’introduit dans les habitations à la recherche de nourriture et d’un endroit où pondre ses œufs. La femelle pond de 800 à 1000 œufs en 4 à 5 fois. Les larves sont pondues et vivent dans le fumier, les déchets alimentaires, les ordures ménagères et toutes matières en décomposition dont elles se nourrissent. Dans ces endroits, le phénomène de fermentation dégage une chaleur favorisant l’incubation de l’œuf et le développement de la larve. Les asticots qui craignent la lumière y restent profondément enfouis, y accomplissant 3 mues. Dans des conditions favorables, le cycle ne prend que 7 jours, la durée d’incubation est de 8 à 48 heures, selon les conditions extérieures. La mouche domestique vit 1 à 2 mois au plus, sauf quand elle est amenée à hiberner selon le site provence-nuisibles.fr
Elle mesure 8 mm et est reconnaissable notamment par sa couleur grise et ses yeux rouges. Les mouches domestiques se nourrissent de matières organiques sur lesquelles elles se déposent. C’est ainsi qu’elles véhiculent des agents pathogènes responsables de maladies gastro-intestinales et peut-être aussi de la salmonellose. Cinq générations de mouches domestiques peuvent voir le jour en un an. La mouche domestique ne pique pas. La petite mouche domestique (Fanniacanicularis) est l’autre espèce de mouche commune dans les maisons. Elle mesure environ 6 mm et cherche surtout à se nourrir de matières végétales pourries. On la retrouve plus souvent dans les grandes agglomérations. Elle aussi ne pique pas.