NIAMEY, (AFP) - La justice nigérienne a ordonné lundi la "suspension" d'une décision du ministre nigérien de l'Intérieur, interdisant depuis fin novembre toutes les manifestations de rue des partis d'opposition, a appris l'AFP mardi de source judiciaire. "La Chambre administrative de la Cour d'Etat a suspendu hier (lundi) les effets de cette décision", a expliqué à la presse, Mazet Patrick, avocat du Parti pour la justice et le développement (PJD) qui a saisi la justice. "A partir de ce jour (lundi 23 décembre), toutes les marches et tous les meetings de l'opposition sont donc autorisées, puisque les effets de cette décision sont suspendus", a souligné l'avocat. La mairie de Niamey avait interdit au PJD de manifester le 8 décembre en vertu d'une décision du ministre de l'Intérieur Hassoumi Massoudou. Dans un message en date du 27 novembre, le ministre, très proche du chef de l'Etat, avait demandé aux gouverneurs des huit régions du pays "d'interdire tous les meetings et marches de l'opposition pour des raisons d'ordre public". Cette décision du ministre de l'Intérieur avait été fortement dénoncée par les Ong, l'opposition et une partie de la presse locale. "Cette mesure s'inscrit dans une logique programmée du pouvoir visant la dissolution des partis politiques de l'opposition", avait accusé l'Alliance pour la république, la démocratie et la réconciliation (ARDR), regroupant les principaux partis d'opposition, dont le Mouvement démocratique nigérien (Moden), d'Hama Amadou, l'actuel président du Parlement. Hama Amadou, ex-principal allié du chef de l'État s'est retiré mi-août de la coalition au pouvoir. Le PJD est présidé par Mahamane Hamissou, une figure de la société civile qui a récemment démissionné de la Haute autorité de lutte contre la corruption (Halcia) crée en 2011 par le président nigérien, Mahamadou Issoufou. Une élection présidentielle est prévue en 2016. L'actuel président sera candidat, selon ses proches.