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ÉDITORIAL / Dialectique du pouvoir : Au coeur des contradictions

Publié le mercredi 1 septembre 2021  |  Nigerdiaspora
Démocratie
© Autre presse par DR
Démocratie au Niger : Mohamed Bazoum investi
Vendredi 2 avril 2021, Niamey. Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a pris part, à la cérémonie d’investiture du président élu de la République du Niger, Mohamed Bazoum.
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Dans les contradictions qui traversent le pouvoir actuel avec une crise de leadership qui le marque du fait d’une volonté nocive du sortant décidé à jouer au trouble-fête, incapable de gober le fait qu’il soit hors du pouvoir, le fait que les Nigériens demandent justice par rapport aux actes de mauvaise gestion de son système, le fait qu’il n’a plus le pouvoir et qu’il est désormais dans les tréfonds de l’histoire à laquelle il ne laisse, malheureusement, que de mauvais souvenirs, les Nigériens ne sont que très choqués – convenez lecteurs que le mot n’est pas excessif – de ce qu’il soit envahissant au point de faire croire à bien d’observateurs, qu’au-delà de Bazoum, c’est au peuple qu’il manque d’égard. Est-il donc le seul ancien président, aujourd’hui et hier, pour se comporter de cette manière, pour avoir ces excès ? Le Niger est aux Nigériens, non à un homme a fortiori à un clan. Son pourvoir aussi. Personne ne peut donc croire qu’il peut tout se permettre. Il y a de quoi craindre pour le pays et pour son nouveau président par les mégalomanies débordantes de son prédécesseur, par ses démesures, par ses vanités excessives, par ses extravagances.

Il faut reconnaitre que la dernière sortie d’Issoufou Mahamadou, est inopportune et incompréhensible car rien ne peut justifier de sa part, l’extravagance de son voyage de simple citoyen à Tahoua, fusse-t-elle, sa région natale. Incapable d’humilité, Issoufou Mahamadou a étalé un désir de grandeur qui va au-delà du raisonnable. Pourquoi donc, et à Tahoua, peut-il avoir besoin de cet accueil extravagant pour s’exposer. Surtout pour l’ancien président qu’il est, pourquoi faire étalage d’une garde prétorienne autour de lui comme s’il devrait être le président en fonction ? Pourquoi les autres anciens présidents, peuvent-ils ne pas avoir les mêmes privilèges pour se pavaner dans leurs terroirs avec ostentation en abusant des attributs du pouvoir ? Voudrait-il donner raison à ceux qui disent que le Niger a aujourd’hui deux présidents et pire que la réalité du pouvoir serait plus entre ses mains qu’entre les mains de celui qui a été officiellement investi ? Issoufou est décidé à dérégler notre démocratie et il faut vitre arrêter cette dérive. Peut-il savoir qu’il n’est plus au pouvoir et il ne peut se comporter comme un président-bis. Non, convenons-en qu’il en fait trop.

Peut-il croire que ce pouvoir est un cadeau que Bazoum lui doit, non un bien mérité du peuple pour lui jouer ces mauvais coups qui, forcément, doivent le mettre mal à l’aise. Aussi, pourquoi jouer ce cirque avec Tahoua ? Un geste fort maladroit qui montre à suffisance la tendance régionaliste de sa gouvernance. Le Niger, reste à notre sens une nation, une et indivisible : Tahoua n’est pas le Niger, et le Niger ne peut être à Tahoua. Toute chose valable pour les autres parties du pays. Faisons attention à nos légèretés. Peut-il d’ailleurs se rendre compte à quel point, par un tel comportement de sa part, il déçoit même ceux qui lui vouent une certaine estime ? En se comportant de cette manière, le message qu’il renvoie aux Nigériens ne lui fait pas de la bonne publicité et il ne rend service ni à son image ni à Bazoum son ami, ni même au PNDS qui, quoi qu’il puisse penser, est un parti qu’il partage aujourd’hui avec Bazoum et avec d’autres. Et pour n’être plus au pouvoir, et en jouant sur la «régionalité» ainsi qu’il est allé le montrer « chez lui », il doit comprendre qu’il reste le plus fragile. Il faut donc rester tranquille, humble et être plus nationaliste. Pourquoi, voudrait-il mettre mal à l’aise son successeur qui, même obligé, pour les raisons que l’on sait, d’avoir quelques gentillesses pour son compagnon, ne peut plus longtemps supporter des comportements qui banalisent son pouvoir, sa présidence pour vouloir faire de lui un simple figurant comme on pourrait l’avoir dans la dramaturgie.

Le Niger a un seul président. L’administration, et toutes les forces publiques restent sous les ordres d’un seul homme : Bazoum Mohamed. Et cela fait la différence. Il faut donc que chacun reste à sa place. Un pays ne peut sombrer par les extravagances d’un seul homme. Le Niger n’a pas besoin de tels comportements car les Nigériens veulent construire et renforcer la nation, loin des particularismes vers lesquels l’ancien régime le poussait. Faut-il que chacun retourne chez lui pour se comporter de la même manière ? Issoufou ne rend pas service à sa région en cultivant ce particularisme qui ne peut être le comportement d’un homme qui se prévaut d’être un panafricain. On l’a d’ailleurs souvent écrit, vouloir que toute sa région soit derrière lui seul, ce n’est pas faire de la démocratie et ce n’est pas aider la démocratie à émerger dans le respect des valeurs qui la fondent.

Bazoum est le président. Jusqu’à preuve du contraire. Et parce qu’il a le pouvoir, il reste, face à celui qui croit avoir fait de lui président, le plus fort.

Il faut rester humble. Dans un pays, il n’y a jamais eu deux présidents. Dans un bateau, jamais de deux capitaines.

C’est la règle.

ISAK.
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