L’association Union Dendi a organisé du 3 au 5 septembre dernier à Gaya, la première édition de la semaine culturelle dont le thème est ‘’valorisation de la culture du Dendi’’. Plusieurs manifestations sont inscrites à ce grand rendez-vous culturel dont entre autres une soirée culturelle, une séance de don de sang à l’hôpital du district sanitaire de Gaya, un spectacle de danses traditionnelles et des visites guidées sur un certain nombre de sites historiques et culturels du département de Gaya. Placé sous le haut patronage du Haut représentant du Président de la République M. Foumakoye Gado, cet événement se veut aussi un cadre d’expression, d’échanges et de cohésion sociale entre les fils et filles du terroir. Le développement du Dendi constitue la seule boussole pour les organisateurs de cette semaine culturelle.
C’est la maison des jeunes et de la Culture Adamou Fodi de Gaya qui a abrité la soirée culturelle qui s’est déroulée dans la nuit du vendredi au samedi. Une soirée culturelle riche en prestations et en démonstrations, les unes plus époustouflantes que les autres. Devant un public composé du haut représentant du Président de la République ; des députés nationaux issus du département de Gaya ; de la conseillère du ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat Mme Aichatou Ali Soumaila, les organisateurs de la semaine culturelle et surtout un public nombreux, le Dendi a démontré un certain nombre de pouvoirs mystiques dont seuls les initiés ont le secret. Sur le podium de la maison des jeunes et de la culture, les démonstrations des pouvoirs mystiques se sont enchainées à la grande satisfaction du public.
Les batteurs de tam-tams sont les principaux acteurs qui galvanisent les initiés. Chacun des acteurs connait le rythme de tam-tam qui l’interpelle au podium. Lorsqu’un initié répond à l’interpellation, il émet un grand cri avant de passer à l’action. Des armes blanches et des pilons sont cassés systématiquement à la main ; des lames de rasoir mâchées comme des cacahouètes ; des aiguilles, de flèches et des cornes d’animaux sont plantés mais sans impact sur le corps des initiés, invulnérables. Toutes ces démonstrations varient d’un initié à un autre et ont comme seule dénominateur commun le mythe de l’invincibilité africaine. Les tam-tams résonnent comme une invite aux jeunes initiés à venir démontrer leur pouvoir mystique légué de générations en générations.
Par ailleurs, l’axe majeur de cette soirée culturelle a été la gratification offerte par l’Union Dendi aux anciennes gloires de la culture de ce terroir. Appelés au podium, ces anciens artistes dont certains sont toujours en activité ont été récompensés pour le service rendu au département de Gaya dans le domaine de la culture. Ce sont des artistes comme Alassane Gondi ; Ibrahim Koyteidjo ; Ousmane Kosso ; Harouna Mai godjé ; Issoufou Mela, Moumouni Wazi et Mamane Dossokoye. Dans le sillage de cette récompense, le président de l’Association Union Dendi a également offert un cadeau au haut représentant du Président de la République pour avoir accepté de parrainer cet événement de grande portée pour les ressortissants du Dendi. Sur le tableau qui a été offert au Haut représentant, il est écrit le slogan de l’Association Union Dendi ‘’Union dans la diversité’’. En guise de réponse, M. Foumakoye Gado a salué l’initiative de cette association avant de demander à l’ensemble des filles et fils du département de Gaya de cultiver la cohésion sociale ; la paix et la stabilité, seul gage pour développement du Niger tout entier.
La soirée culturelle a été aussi marquée par la prestation de l’humoriste Toukour. Celui-ci a dédié un chant au «Komandi», la célèbre bouillie du Dendi. En outre, la prestation du ballet de la troupe Tchangay et la mélodie du violon du vieux Harouna Mai Godjé ont tenu le public en haleine et rappelle les temps anciens où Gaya raflait les premiers prix aux différents festivals de la jeunesse.
Danse traditionnelle du dendi
Le lendemain de la soirée culturelle, soit le 4 septembre 2021, les convives du comité d’organisation de l’Association Union Dendi ont assisté au quartier appelé l’ancien dendi à un autre spectacle, cette fois-ci, de danse traditionnelle tout aussi agréable qu’admirable de par son originalité. Cette danse à laquelle les jeunes filles et garçons du Dendi ont répondu massivement s’appelle ‘’Lalé’’. Les tam-tams sont les seuls instruments de musique utilisés à cet effet. Ces derniers sont tapés par des batteurs rompus à la tâche. Sur la scène, des jeunes femmes, filles et garçons exécutent magistralement des pas de danse. Il ressort une parfaite communication entre les batteurs et les danseuses et danseurs à travers un rythme bien synchronisé. Selon certains natifs de Gaya, la danse ‘’lalé’’ constituait à l’époque une occasion formelle pour les jeunes filles et garçons de déclarer à l’assistance et à la famille leurs fiançailles dans la perspective du mariage.
A mesure que le rythme des tam-tams s’intensifie, les esprits s’échauffent au milieu du podium où les liasses de billets tombent comme de la pluie. Bref, Gaya a demontré au cours de cette semaine culturelle qu’il est un des réservoirs de la culture authentique au Niger.