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Niger: après Diffa, Tillabéry retrouve ses déplacés

Publié le lundi 13 septembre 2021  |  wakatsera.com
Déplacés
© AFP par BOUREIMA HAMA
Déplacés dans le camp de Bosso
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Après la région de Diffa, où plus de 26 000 déplacés ont effectué leur retour au bercail dans une zone auparavant soumise aux attaques meurtrières et rapts de bétails opérés par les éléments de Boko-Haram, ce sont 23 villages de la région meurtrie du fleuve Niger, dans la zone des Trois Frontières, qui ont retrouvé leurs habitants. Pour fuir les assauts répétés des terroristes, et échapper à la mort, ils avaient trouvé refuge sous des cieux plus cléments. Le retour de ces populations dans leurs terroirs constituait un souhait pour le candidat Mohamed Bazoum et a mué en priorité pour le président de la République qu’il est devenu depuis maintenant plus de 100 jours. Le phénomène des exilés dans leur propre pays, qui est loin d’être propre au seul Niger, a contribué au désagrègement du tissu social et reste un facteur, malheureusement déterminant, pour la crise aux multiples facettes qui frappe le Sahel africain: famine, éducation et santé en panne, pour fermeture d’écoles et de centres de santé, fuite d’enseignants et d’agents de santé, dislocation des familles, etc.

Et en se rendant à Tillabéry où il a passé 48 heures avec des Nigériens heureux de revenir à la maison, sur leurs terres qui ont été celles de leurs ancêtres et seront celles de leurs enfants, le chef de l’Etat n’a pas manqué de les rassurer, sur la mise en place des services sociaux de base, et le renforcement de la sécurité dans et autour de ces villages. Cependant, Mohamed Bazoum, malgré sa volonté farouche d’en finir avec les incursions meurtrières de Boko-Haram et les attaques armées des terroristes et bandits de grand chemin, ne doit pas perdre de vue qu’il lui faut davantage muscler son armée et affiner son service de renseignement. Plus que quiconque, le ministre de l’intérieur dans une autre vie, et chef de l’Etat ayant cultivé une proximité permanente avec les siens, est conscient que le combat contre le terrorisme ne fait que commencer. Les forces du mal qui ont une capacité de régénérescence extraordinaire font, régulièrement, la preuve de leur puissance de feu et en sont arrivées à une telle banalisation de la vie humaine que plus rien ne les arrête.

Non seulement ils les tuent sans état d’âme, mais ces assassins sans foi ni loi qui disent tuer pour Dieu, recrutent les enfants pour grossir leurs effectifs, et au besoin affaiblir psychologiquement les forces loyalistes qui, elles, ont des scrupules pour faucher la vie à des êtres innocents. D’où l’implication nécessaire dans cette lutte, non seulement de tous les Nigériens, mais des organisations onusiennes qui se battent au quotidien pour le mieux-être de l’Homme et surtout des enfants à qui elles comptent assurer un avenir décent. Plus que jamais, le Niger qui pourrait bien servir d’étoile du berger dans la lutte contre le terrorisme mérite un renfort international. Le pays n’est, visiblement, pas prêt de baisser les bras, et ce malgré les nouvelles contingences, dont l’annonce du départ de la Force française Barkhane et les difficultés pour la Force conjointe G5 Sahel de s’ériger en véritable arme de guerre. Beaucoup d’obstacles restent donc à franchir et le Niger et ses dirigeants doivent en prendre conscience le plus tôt.

Dans leur élan d’ensemble pour déstabiliser, voire éradiquer l’hydre terroriste et la nébuleuse Boko-Haram, les Nigériens, en plus de la cohésion nationale retrouvée doivent jouir tous, et en toute égalité, des plans de développement. Le territoire national ne se limite pas à la capitale Niamey et aux grandes villes comme Zinder, Maradi ou Tahoua. La lutte contre le terrorisme passe surtout par là!

Par Wakat Séra
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