Les déclarations du ministre des Affaires étrangères du Niger, Hassoumi Massaoudou, sur le supposé accord militaire entre le Mali et des « mercenaires » russes ont fait réagir les autorités maliennes. Dans un communiqué ce 19 septembre 2021, le Gouvernement malien a indiqué qu’il ne permettra à aucun Etat de faire des choix à sa place et encore moins de décider quelques partenaires, il doit solliciter ou pas.
Le ton du communiqué est peu diplomatique, comme pour répondre au « manque de diplomatie » dont a fait preuve le ministre Massaoudou lors de sa sortie médiatique suite à la session extraordinaire des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO du 16 septembre dernier. « Nous ne pouvons pas accepter que les militaires maliens nous amènent un autre élément hétérogène constitué de mercenaires étrangers dans notre zone. La CEDEAO tient à ce que des mercenaires russes ne soient pas dans notre région pour dégrader davantage la situation sécuritaire », avait déclaré Hassoumi Massaoudou.
A ces propos, les autorités maliennes répondent avec fermeté : « Le Gouvernement de la République du Mali rappelle que dans l’accomplissement pleine et totale de sa souveraineté et dans le souci de préserver son intégrité territoriale et le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, il ne permettra à aucun Etat de faire des choix à sa place et encore moins de décider quelques partenaires il doit solliciter ou pas ».
Dans son communiqué, le Gouvernement malien s’est interrogé à quel titre le ministre Massaoudou s’est érigé en porte-parole de la CEDEAO sur un sujet aussi sensible alors que son pays n’assure pas la présidence de l’organisation. Il a ensuite condamné fermement et rejeté ces propos qu’il a jugé « inacceptables, inamicaux et condescendants ». « La volonté aux autorités malienne d’engager des « mercenaires » est une allégation basée uniquement sur des rumeurs et des articles de presses commandités s’inscrivant dans le cadre d’une campagne de dénigrement de notre pays et de diabolisation de ses dirigeants », a mentionné le communiqué.
Tout en déplorant la position non concertée de la CEDEAO, contrairement aux usages diplomatiques, sur une question aussi grave touchant à la souveraineté d’un membre fondateur de l’organisation et un pays important dans la résolution de la crise sécuritaire au Sahel, le Gouvernement du Mali se dit être disponible pour un dialogue franc et sincère à travers les canaux diplomatiques appropriés.