Le Niger pourrait renoncer à durcir le régime d'imposition d'Areva en raison du bas niveau des prix de l'uranium, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mohamed Bazoum. Le contrat pour l'exploitation des deux mines d'uranium du groupe français au Niger a expiré le 31 décembre et le gouvernement entend imposer un nouveau texte basé sur la loi minière de 2006, qui porte les redevances de 5,5% actuellement à jusqu'à 12% du chiffre d'affaires, en fonction des profits. Le président nigérien Mahamadou Issoufou veut voir la production d'uranium nationale- la quatrième au monde- contribuer davantage aux finances de l'Etat. L'ancienne colonie française arrive en dernière position du classement de l'indice de développement humain des Nations unies. Les négociations n'ont pas produit de résultat avant la date butoir du 31 décembre. Areva fait valoir qu'avec la baisse de la demande mondiale d'uranium, consécutive à la catastrophe de Fukushima en 2011, ses deux mines vieillissantes au Niger- la Somaïr et la Cominak- ne seront plus rentables si leur fiscalité est durcie.
"Ce ne sera probablement pas la loi de 2006 qui s'appliquera", a déclaré Mohamed Bazoum à la télévision nationale samedi soir.
Les cours de l'uranium, a-t-il précisé, sont passés d'environ 100.000 francs CFA le kilo à 40.000 (61 euros) sur le marché spot.
"Cela pourrait nous amener à entendre les arguments d'Areva. Il n'est pas dans notre intérêt de voir ces mines fermer", a-t-il ajouté.
Plus d'un millier de manifestants ont défilé devant les locaux d'Areva à Niamey le 21 décembre pour exiger que le groupe public français soit davantage taxé.
Le Niger représente plus d'un tiers de la production d'uranium d'Areva.
La Somaïr et la Cominak sont actuellement fermées pour un mois pour maintenance. Le Niger a signé le 27 décembre un décret qui apporte potentiellement un cadre légal pour la poursuite de leur exploitation après l'expiration des contrats le 31 décembre.
Areva détient environ les deux tiers de la Somaïr et 34% de la Cominak.
Leur précédent contrat d'exploitation de dix ans fixait les taxes à 5,5% du chiffre d'affaires.
Abdoulaye Massalatchi, Véronique Tison pour le service français