Vraisemblablement, le terrain politique réussit mieux pour le président du Parti pour la Justice et le Développement (PJD/Hakika), Mahaman Hamissou Moumouni que celui de la société civile. Sa métamorphose n’a même pas un an que le voilà adulé par les dinosaures de la classe politique nigérienne.
Au meeting de l’Alliance pour la République, la Démocratie et la Réconciliation Nationale (ARDR) tenu le 28 décembre dernier à la Place de la Concertation de Niamey, les maitres de cérémonie n’ont pas tari d’éloges sur les qualités du « Mélenchon nigérien ». Mahamane Ousmane de la Convention Démocratique et Sociale (CDS Rahama) a dépouillé le Président de la République, Issoufou Mahamadou de son célèbre sobriquet de « Zak »i (lion) pour l’attribuer à Mahaman Hamissou.
Pour Hama Amadou du Mouvement Démocratique Nigérien pour une Fédération Africaine, l’invité de marque de l’ARDR incarne tout simplement l’intégrité morale. Voilà désormais le « père des pauvres » (en référence à sa lutte aux côtés des déguerpis de Niamey) adoubé du titre de « Zaki » mais également celui de Mandela nigérien (si l’on s’en tient aux propos flatteurs de Hama Amadou). Voilà donc les deux leaders de l’ARDR qui rejoignent le chef de l’Etat qui aux lendemains de son investiture avait déniché en la personne de Mahaman Hamissou, l’oiseau rare susceptible de l’aider à honorer son engagement relatif à la lutte contre la corruption et l’impunité. Mais si aujourd’hui, l’ancien acteur de la société civile regarde dans la direction contraire de celui qui l’a porté à la vice-présidence de la Haute autorité à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA), il fut tout de même membre du cercle des amis de Mahamadou Issoufou à cause certainement des mêmes qualités que viennent de lui reconnaitre les deux plus farouches opposants de la « Renaissance », Mahamane Ousmane et Hama Amadou.
Jusqu’à quand la nouvelle idylle ARDR/PJD Hakika tiendra-elle le cap ? Belle question quand on sait que l’ancien président de la Coordination de la Société Civile Nigérienne (CSCN), très libre dans ses pensées, très ambitieux croit fermement que l’heure de la retraite a sonné pour la vieille garde politique. Tout ce qui peut fâcher les visages de l’ARDR mais également de la MRN.
