PARIS, (AFP) - Le groupe nucléaire français Areva a indiqué lundi que la renégociation de ses contrats miniers se poursuivait avec l'Etat du Niger, où il a fermé ses deux mines d'uranium pour maintenance "au moins" jusqu'à la mi-janvier.
Niamey et Areva, groupe détenu à plus de 80% par l'Etat français, doivent renégocier un accord d'exploitation de l'uranium nigérien pour les dix prochaines années, après l'arrivée à terme des précédents contrats le 31 décembre 2013.
"Les négociations se poursuivent", a indiqué à l'AFP un porte-parole d'Areva, refusant de commenter leur avancée.
Ces tractations occasionnent un bras de fer intense entre les deux partenaires, qui a notamment pour enjeu les recettes de l'Etat nigérien, quatrième producteur mondial d'uranium mais aussi l'un des pays les plus pauvres du monde.
La Somaïr et la Cominak, les deux mines exploitées par Areva depuis le début des années 1970 au Niger, dont le groupe extrait 40% de son uranium, ne sont pas soumises à la nouvelle loi minière de 2006, qui porte le taux de redevance minière de l'Etat nigérien jusqu'à 12% de la valeur des ressources extraites, en fonction des profits, alors que les royalties s'élèvent actuellement à 5,5%.
"C'est une discussion qui intervient dans un moment qui n'est pas nécessairement très facile, parce que les prix du marché de l'uranium (...) ont plutôt baissé à cause de retards dans le redémarrage de centrales japonaises" après la catastrophe de Fukushima, avait fait valoir le patron d'Areva, Luc Oursel, début décembre. Les deux mines ont entretemps été fermées pour maintenance, "au moins jusqu'à la mi-janvier", a indiqué le porte-parole d'Areva, évoquant des opérations régulières, sans lien avec les discussions en cours.
"La campagne de maintenance a commencé mi-décembre pour Cominak et la dernière semaine de décembre à Somaïr", a-t-il précisé. "Ce type d'opérations de maintenance a lieu régulièrement. Les opérations menées actuellement consistent à changer les pièces d'usure des équipements sur les deux sites, à procéder au nettoyage des équipements, ce qui nécessite que les installations soient à l'arrêt".
Le président nigérien Mahamadou Issoufou avait estimé début décembre que les négociations avec Areva étaient désormais "un jeu d'égal à égal" et répété que le partenariat avec le groupe nucléaire devait être "équilibré".
Selon Areva, plus de 80% des revenus (taxes et dividendes) générés par les mines depuis leur création sont revenus à l'Etat du Niger.
Des chiffres que rejette l'ONG Oxfam, pour qui Niamey, entre 1971 et 2010, n'aurait perçu que 459 millions d'euros, soit 13% de la valeur totale des exportations d'uranium évaluées à 3,5 milliards d'euros.