NIAMEY - Le Niger a évacué de Bangui 680 de ses ressortissants sur près d'un millier vivant dans la capitale centrafricaine, secouée par des affrontements meurtriers, a-t-on appris mardi auprès des autorités de Niamey.
"Au regard de la situation sécuritaire (...) et préoccupé par l'escalade de la violence et les agressions physiques contre des innocents, le gouvernement a décidé d'organiser un pont aérien pour rapatrier nos compatriotes vivant dans ce pays", indique un communiqué du ministère nigérien des Affaires étrangères.
"L'opération d'évacuation, qui a commencé vendredi, a déjà permis de ramener 680 personnes", a précisé à l'AFP Mme Saadatou Malam Barmou, une conseillère du Premier ministre nigérien.
Après quelques heures de repos dans des dortoirs aménagés à l'aéroport de Niamey, les rapatriés sont acheminés dans des bus jusque dans leur village respectif avec l'appui de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et la Croix-Rouge, a expliqué Mme Barmou. "On a réussi à fuir l'enfer", a affirmé une rapatriée sur la radio publique nigérienne. "Ils s'entretuent à l'aide de machettes, j'ai vu de mes propres yeux une centaine de cadavres découpés", a lancé un autre.
La Centrafrique est plongée dans un engrenage de violences communautaires et inter-religieuses depuis le renversement, en mars 2013, du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka.
Le 5 décembre, la France a lancé en Centrafrique l'opération militaire Sangaris pour y restaurer la sécurité. Depuis le début de l'intervention, les violences se sont multipliées entre les milices chrétiennes et la Séléka.
En moins d'un mois, un millier de personnes ont été tuées par balles ou à l'arme blanche. D'après l'ONU, près d'un million de personnes ont fui leurs foyers depuis fin mars 2013.