NIAMEY - Malgré plusieurs facteurs défavorables comme le déficit alimentaire, les coupures électriques et l’arrêt de la production de l’uranium, l’économie du Niger a connu une forte croissance en 2013, grâce notamment aux recettes issues de l’exploitation du pétrole.
En effet, pour des besoins de consommation estimés à plus de 4 millions de tonnes, la production céréalière au cours de la campagne agricole 2013 au Niger, a été estimée à 3 674 650 tonnes, soit un déficit céréalier total de 343 560 tonnes, du fait de la mauvaise pluviométrie.
A cela est venu s’ajouter le triste tableau des coupures intempestives de la fourniture électrique dans toutes les grandes villes, sur une longue période, entravant sérieusement toutes activités économiques, et surtout l’arrêt brusque, pendant des mois, de la production d’uranium sur l’usine de traitement de la Somaïr, une filiale du groupe français Areva, à Arlit (extrême nord), suite au double attentat-suicide revendiqué par le jihadiste Mokhtar Belmokhtar et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), en mai dernier.
Toutefois, avec la détermination du gouvernement à mobiliser les ressources tant internes qu’externes, l’économie nigérienne a connu un essor considérable au cours de l’année écoulée.
Ainsi, le gouvernement nigérien a mobilisé, en 2013, plus de 1 200 milliards de FCFA, fruits de quelques 55 conventions signées. Ces apports serviront au financement des programmes économiques de forte croissance.
Au premier rang de ces partenaires de développement, figure notamment la Chine, qui accompagne le gouvernement nigérien dans ses efforts de développement, à travers une coopération qui s’est à maintes fois matérialisée notamment par des appuis et soutiens constants et multiformes, et surtout grâce à son intervention dans l’exploration et l’exploitation des ressources pétrolières au Niger.
Par la faveur de cette coopération "gagnant-gagnant" avec la Chine, depuis lundi 28 novembre 2012, le Niger a rejoint désormais le rang des pays producteurs et exportateurs de pétrole. Il dispose dans l’immédiat d’une industrie pétrolière complète, produisant un pétrole de haute qualité, grâce au consortium chinois la China National Petroleum Corporation (CNPC).
La production actuelle est de 20 000 barils par jour, pour un besoin national estimé à 7 000 barils. Selon les autorités nigériennes, avec l’exploitation de 59 nouveaux gisements sur lesquels le Niger attend environ un milliard de barils, ce sera entre 60 000 à 80 000 barils de pétrole brut qui seront acheminés par jour à travers le pipeline Niger-Tchad-Cameroun, en construction.
"L’économie nigérienne figurera parmi les plus performantes du monde dans les années à venir. Il va de soi que l’or noir y sera pour quelque chose", disait la Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Mme Christine Lagarde, en visite en 2012 à Niamey.
Par ailleurs, le Niger et la Chine ont conclu des discussions engagées depuis longtemps entre le ministère nigérien du Plan avec Ex-Im Banque de Chine. C’est notamment un accord de prêt de l’ordre de deux milliards de dollars, environ 1 000 milliards de FCFA, "pour servir à des investissements d’infrastructures de nature à accélérer le développement de notre pays", selon le ministre d’Etat nigérien en charge de la Coopération, M. Bazoum Mohamed.
Sur le plan de la mobilisation des ressources internes, d’importants efforts ont été réalisés par le gouvernement nigérien en 2013. C’est ainsi qu’au niveau de la direction générale des douanes, il a été recouvré des recettes de 222,82 milliards de FCFA sur des prévisions de 255,60 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 87,18%.
Au niveau de la direction national du trésor et de la comptabilité publique, les ressources mobilisées sont estimées à plus de 16 milliards de FCFA, pour des prévisions d’environ 14 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 114%.
S’agissant de la direction générale des impôts, sur des prévisions annuelles de l’ordre de 567 milliards de FCFA, il a été recouvré 529 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation globale de 92,88% en 2013.
Pour l’année 2014, le gouvernement compte relancer la croissance économique avec un taux estimé à 7% avec la mise en œuvre de l’initiative "3N" (les Nigériens nourrissent les Nigériens) du président de la République Mahmadou Issoufou, du Programme du développement économique et social (PDES) 2012-2015, ainsi que la construction du port sec de Dosso, et éventuellement la signature d’un nouveau contrat "gagnant-gagnant" avec le groupe français Areva exploitant les gisements d’uranium dans le nord du pays.